Attentat à Bruxelles: Le match Belgique-Suède arrêté après la fusillade ayant tué deux supporters

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Attentat à BruxellesLe match Belgique-Suède arrêté après la fusillade ayant tué deux supporters

Un individu a ouvert le feu lundi peu après 19 heures dans la capitale belge. Deux supporters ont perdu la vie avant le match de football Belgique-Suède, qui a été arrêté à la mi-temps.

Deux supporters ont été tués lundi soir à Bruxelles dans une attaque à l’arme à feu qualifiée de «lâche attentat» par le premier ministre belge Alexander De Croo, et dont l’auteur, qui a fui en scooter, était activement recherché dans la nuit. Selon les premières informations, les victimes seraient deux supporters suédois.

Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme «se présentant comme l’assaillant et se disant inspiré par l’État islamique», a souligné le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme, qui a été saisi de l’enquête. D’après plusieurs médias belges, le suspect, Abdesalem L., est un homme de 45 ans d’origine tunisienne qui réside dans la commune bruxelloise de Schaerbeek.

Le quartier concerné par la fusillade, lundi soir.

Le quartier concerné par la fusillade, lundi soir.

AFP

Le niveau de la menace terroriste a été relevé à quatre, considérée comme «très grave» (niveau maximal) lundi soir dans la région de Bruxelles. Le mot d’ordre est «de rester chez soi aussi longtemps que la menace n’est pas éradiquée». L’attaque est survenue peu après 19 heures près de la Place Sainctelette, à Bruxelles, à quelques heures d’un match de qualifications de l’Euro-2024 de football opposant la Belgique à la Suède au stade Roi-Baudouin.

Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström s’est dit «dévasté» par cette attaque ayant coûté la vie à deux supporters. D’après les premiers éléments, l’assaillant a pris pour cible avec une arme automatique ces derniers ainsi qu’un chauffeur de taxi, qui a été blessé mais est hors de danger.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fustigé un «abject attentat», tandis qu’Emmanuel Macron a évoqué une «attaque terroriste islamiste». «Notre Europe est bousculée», a ajouté le président français à l’occasion d’un déplacement à Tirana, alors que la première ministre italienne Giorgia Meloni a condamné l’attaque, «un attentat» commis «au cœur de l’Europe».

Match arrêté à la mi-temps

Le match Belgique-Suède a été arrêté à la mi-temps, vers 21h30. Mais les quelque 35’000 spectateurs du stade Roi-Baudouin ont ensuite été retenus plus de deux heures par mesure de sécurité. L’enceinte a été évacuée progressivement, et les supporters suédois conduits sous escorte à l’aéroport pour regagner leur pays.

«Je suis terriblement triste. Nous étions d’accord à 100% pour ne pas jouer la seconde mi-temps en raison des conditions et par respect pour les victimes et leurs familles», a expliqué le sélectionneur de l’équipe de Suède, Janne Andersson, cité par l’agence suédoise TT.

Sur le réseau social X (anciennement Twitter), le premier ministre belge a présenté ses condoléances à son homologue suédois Ulf Kristersson après le «lâche attentat sur des citoyens suédois à Bruxelles». «Je suis actuellement avec les ministres de la justice et l’intérieur au centre de crise national. Nous suivons l’évolution de la situation et demandons aux Bruxellois d’être vigilants», a ajouté Alexander De Croo.

Un taxi pris pour cible

Dans la vidéo de revendication, «la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l’acte», a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse. La Suède, dont l’image s’était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d’alerte terroriste, estimant que la menace d’attentats «persistera pendant longtemps».

«À ce stade, aucun élément n’indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne», a encore souligné Eric Van Duyse. À Bruxelles le tireur présumé portait un blouson orange fluo au moment de l’attaque avec une arme automatique et il s’est enfui en scooter, selon une vidéo des lieux diffusée sur le site du journal flamand «Het Laatste Nieuws», où l’on entend au moins quatre coups de feu.

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe État islamique. Le plus meurtrier a été perpétré le 22 mars 2016, quand Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l’aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts.

Le spectre de 2016

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe État islamique. Le 22 mars 2016, Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l’aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts, d’après le bilan réévalué lors du procès d’assises qui s’est tenu de décembre 2022 à septembre dernier.

Depuis 2016, le pays a été le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers. En novembre 2022, un homme armé d’un couteau avait attaqué une patrouille de deux policiers dans le quartier de la Gare du Nord à Bruxelles, causant la mort de l’un d’eux et blessant grièvement l’autre. Le suspect, touché par un tir de riposte d’un autre policier, avait été interpellé et hospitalisé, et une enquête ouverte par le parquet fédéral.

La France renforce sa frontière

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a donné pour instruction lundi soir que soient renforcés les contrôles à la frontière avec la Belgique après l’attentat de Bruxelles. Vendredi déjà, le gouvernement français avait activé le niveau urgence attentat du dispositif Vigipirate, le plus élevé, à la suite du meurtre d’un professeur dans un lycée d’Arras. Il a été poignardé par un ancien élève radicalisé. Ceci dans le contexte de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

(AFP)

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