Grande-BretagneSe faire traiter de cochon d’Inde n’est pas insultant
L’employée musulmane d’une école estimait que les termes employés par une supérieure à son égard étaient une atteinte à sa religion. Faux, c’était dans le sens «cobaye» conclut la justice.
- par
- Michel Pralong
Les mots sont importants et la façon dont on les utilise aussi. Prenez par exemple le cobaye, qui se dit en anglais «guinea pig». Une dénomination plus proche alors du cochon d’Inde français, les deux expressions comportant le mot cochon (pig). Et c’est ce dernier qui est au centre du conflit qui a opposé une nouvelle employée d’une école primaire d’Egham, à l’ouest de Londres, à la directrice adjointe de l’établissement.
La première, d’origine pakistanaise et de religion musulmane, avait commencé à travailler en tant qu’assistante de soutien à l’apprentissage des élèves en mars 2020. La directrice adjointe, qui était responsable de son intégration, l’a alors une fois qualifiée de «guinea pig». «Je trouve le mot porc offensant. Pour moi, m’appeler porc de quelque sorte que ce soit est contraire à ma religion. Le mot porc m’est offensant», a-t-elle expliqué devant un tribunal de Reading, écrit le «Daily Mail».
L’accusée a dit ne pas se souvenir du fait mais qu’elle pouvait en effet avoir prononcé ces termes. C’était toutefois dans le sens de cobaye (de laboratoire) puisque la plaignante allait être la première à utiliser une nouvelle liste de contrôle d’intégration. Car si en français, on utilise cobaye comme synonyme de sujet d’expérience et non cochon d’Inde, l’anglais emploie tout le temps «guinea pig».
Une explication qui a totalement convaincu le tribunal pour qui ce commentaire n’avait rien d’offensant et ne pouvait pas être compris comme tel. La plaignante a donc été déboutée.