ColombiePlus de 120 défenseurs des droits de l’homme assassinés en 2022
Dirigeants sociaux et communautaires, défenseurs des droits humains et de l’environnement sont la cible des groupes armés actifs en Colombie.
Au moins 122 défenseurs des droits de l’homme ont été tués au cours des sept premiers mois de l’année en Colombie, un chiffre supérieur à celui enregistré au cours de la même période de 2021, a-t-on appris vendredi de source officielle.
«Entre le 1er janvier et le 31 juillet 2022, il y a eu 122 meurtres de leaders sociaux et de défenseurs des droits de l’homme», a annoncé dans un communiqué le bureau du Défenseur (ombudsman) du peuple. Au cours de la même période en 2021, il y avait eu 90 meurtres d’activistes et sur l’ensemble de l’année dernière le bilan avait atteint 145 homicides, selon la même source. 27 des personnes assassinées en 2022 sont des leaders indigènes.
«Les meurtres de leaders sociaux et de défenseurs des droits de l’homme représentent une grave atteinte aux communautés et à la démocratie. Ils sont les représentants et la voix des personnes les plus vulnérables», a souligné le médiateur, Carlos Camargo, cité dans le communiqué.
Regain de violences
Dirigeants sociaux et communautaires, défenseurs des droits humains et de l’environnement sont la cible des nombreux groupes armés actifs dans les zones rurales de Colombie, pays qui connaît un regain de violences ces dernières années.
Dissidents des FARC, guérilleros de l’ELN (Armée de libération nationale), groupes paramilitaires et narco-trafiquants sont désignés comme les principaux responsables de ces attaques, mais également parfois des agents de l’État, selon des ONG. Les départements les plus touchés sont Cauca (19), Nariño (17), Antioquia (12) et Putumayo (11), où les groupes armés se disputent le contrôle du narcotrafic.
La Colombie est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les activistes, représentants et autres militants de la société civile, selon des ONG telles que l’organisation internationale Global Witness. Le nouveau président colombien, Gustavo Petro, élu en juin premier président de gauche de l’histoire du pays, a exprimé à plusieurs reprises son souhait que les forces de sécurité se mobilisent pour mieux protéger les leaders sociaux et activistes menacés.