Football: William Le Pogam: «C’était mon plus beau but, et il n’est même pas filmé»

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FootballWilliam Le Pogam: «C’était mon plus beau but, et il n’est même pas filmé»

Les caméras de blue Sports ont oublié de suivre le latéral d’Yverdon Sport dans un magnifique solo gagnant vendredi dernier face à Aarau. Il y avait pourtant tout dans sa réussite, dont un écho à sa formation d’ailier.

Florian Vaney
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Florian Vaney
William Le Pogam (à droite).

William Le Pogam (à droite).

Jean-Luc Auboeuf

William Le Pogam n’en veut à personne. Il se marre en racontant que les équipes de blue Sports, le diffuseur des matches de Super et de Challenge League, n’ont pas voulu lui donner les coordonnées du caméraman chargé de suivre le Yverdon-Aarau (2-2) de vendredi dernier. «On avait pourtant des choses à se dire», sourit le latéral yverdonnois, parti dans un rush ponctué d’un adversaire éliminé par passements de jambes et d’une frappe victorieuse. Un magnifique but égalisateur… très maladroitement filmé. Le Français est allé bien trop vite, autant pour les Argoviens que pour le responsable des images, il faut donc se fier à sa joie communicative pour comprendre que le ballon a bel et bien fini dans les filets.

Le défenseur aurait le droit de sentir une pointe de frustration au fond de son ventre. Ses statistiques disent qu’il marque à peu près toutes les 25 parties de Challenge League. À ce rythme, chaque réussite mériterait de pouvoir être savourée langoureusement. Pour celle-ci, il a fallu se rabattre sur d’autres images, d’une agence qui a senti le bon coup et offre au passage un angle particulièrement valorisant.

Faute de choix, ce sont ces images-là que William Le Pogam tendra à ses coéquipiers lorsque ceux-ci auront repris l’habitude de le charrier. «Ils savent que j’adore jouer en attaque à l’entraînement. Encore pendant la pause internationale: on s’est lancé dans un tournoi de quatre contre quatre et je faisais la paire avec Koro (Koné) devant dans notre équipe. À partir de là, on pourrait s’attendre à me voir marquer plus souvent…»

Un centre qui s’était transformé en but

Mais non. Même s’il se projette toujours volontiers sur son couloir, le Français n’est que rarement l’homme du dernier geste. «J’en marque un très joli la saison dernière. Sauf qu’il n’était pas volontaire, sourit-il. C’était un centre qui s’est transformé en tir. Celui de vendredi contre Aarau était parfaitement contrôlé par contre. C’est le plus beau que j’aie inscrit, et il n’est même pas filmé.»

Ses habitudes offensives à l’entraînement avaient commencé à trahir son penchant pour l’avant. Se souvenir de la manière dont il a été formé finit le travail. Au centre de formation de l’Olympique Lyonnais, William Le Pogam était un ailier. Qui connaissait donc tous les contours d’un enchaînement passements de jambes – frappe. «Si un retour aux origines est prévu prochainement? Non, non, je n’ai plus les qualités pour ça.»

Les relais de Marco Schällibaum

Parce que ses qualités du moment, en plus de l’humilité, c’est d’être un excellent latéral et un coéquipier apprécié. Le genre de joueur à qui on confie volontiers un brassard de capitaine, par exemple. Uli Forte l’avait fait. Marco Schällibaum, son successeur sur le banc nord-vaudois, aussi. «Il y a peut-être davantage de communication avec Marco dans ce rôle. Mais ce n’est pas propre au fait d’être capitaine. Il possède cinq ou six relais dans l’équipe, chargé de faire passer son message. Quant à moi, il aimerait bien que je l’ouvre un peu plus dans le vestiaire. Lui n’est pas du genre à hésiter à dire les choses quand ça ne va pas. Je suis d’un naturel un peu plus discret.»

Pour l’heure en tout cas, la cohabitation entre les Verts et Marco Schällibaum fonctionne. Plutôt bien, même si les derniers résultats font état d’une période plus délicate. «Lorsqu’on affronte des équipes taillées pour jouer les premiers rôles, comme le LS ou Aarau récemment, on se rend compte de leur valeur et de la complexité à les bousculer. Mais ces excuses-là ne sont pas valables chaque week-end», pose William Le Pogam. Comme samedi, lorsque YS se rendra à Wil (18h). «Le genre de rencontre où l’on attend davantage de nous-mêmes.»

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