Jeux européens: L’ombre de la guerre en Ukraine plane sur les festivités sportives

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Jeux européensL’ombre de la guerre en Ukraine plane sur les festivités sportives

À Cracovie (Pologne), où se déroulent les Jeux européens, les athlètes ukrainiens ne manquent pas de rappeler ce qu’il se passe dans leur pays.

La délégation ukrainienne n’hésite pas à rappeler la guerre qui se déroule dans leur pays pendant les Jeux européens 2023.

La délégation ukrainienne n’hésite pas à rappeler la guerre qui se déroule dans leur pays pendant les Jeux européens 2023.

IMAGO/Bildbyran

Depuis le coup d’envoi des Jeux européens mercredi à Cracovie (Pologne), de nombreux athlètes ukrainiens ont brillé sur le terrain sportif, profitant de l’occasion pour rappeler que les bombardements perdurent dans leur pays, situé non loin de là.

Vendredi soir, dans la piscine olympique d’Oswiecim, au sud de la Pologne, les nageuses artistiques ukrainiennes, pour certaines réfugiées dans différents pays d’Europe, ont terminé en 5e position de l’épreuve technique par équipe.

Mais sur un thème musical résolument guerrier, elles ont recueilli de longs applaudissements de la part du public polonais, en plongeant et virevoltant aux sons de percussions qui rappelaient des bruits d’explosion devenus depuis un an familiers.

L’équipe d’Ukraine de natation synchronisée a réalisé une chorégraphie sur un thème musical guerrier.

L’équipe d’Ukraine de natation synchronisée a réalisé une chorégraphie sur un thème musical guerrier.

IMAGO/Newspix

«Tout le monde est au courant de ce qu’il se passe en Ukraine actuellement. On essaye de ne pas laisser cela affecter notre performance, mais on sait que notre présence ici donne un peu de joie aux soldats sur le front», a réagi après la routine la nageuse Maryna Aleksiiva, 22 ans.

«Ce thème musical aurait peut-être pu être utilisé pour une autre chorégraphie, mais nous aimions bien son titre: «destin inébranlable et espoir». Cela a beaucoup de signification pour nous en ce moment», a ajouté sa sœur jumelle Vladyslava.

Les idéaux olympiques plus forts que la violence

Du kayak au karaté, en passant par le tir ou encore le plongeon, la délégation ukrainienne a marqué sportivement le début de ces Jeux, se classant samedi 4e au tableau des médailles d’un événement multisports qui rassemble 48 nations.

Dans les zones mixtes après les épreuves, les athlètes ont saisi cette occasion pour évoquer les conséquences de la guerre sur leur entraînement, leur carrière ou leurs proches. Toutefois, ce sont les autorités polonaises qui ont dénoncé l’invasion russe de la plus forte voix.

«Je souhaite chaleureusement la bienvenue aux athlètes ukrainiens. C’est un signe que les idéaux olympiques sont plus forts que le mal et la violence, merci d’être là», a déclaré mercredi lors de la cérémonie d’ouverture le président Andrzej Duda.

Le président polonais Andrzej Duda estime que les idéaux olympiques sont plus forts que le mal et la violence.

Le président polonais Andrzej Duda estime que les idéaux olympiques sont plus forts que le mal et la violence.

IMAGO/Bildbyran

Dans la nuit polonaise, les athlètes ukrainiens, pénétrant dans l’enceinte du stade Henryk-Reyman en avant-dernier juste derrière le pays hôte, ont été encouragés avec ferveur par les 30'000 spectateurs présents.

«Il n’y a pas d’équipe de Russie ou de Biélorussie parmi nous. Ces Jeux seront le théâtre d’un beau combat pour des médailles, un combat juste», a renchéri devant la foule, Jacek Majchrowski, le maire de Cracovie, centre névralgique de cette manifestation répartie sur onze villes du sud du pays.

Vers un boycott des JO de Paris?

Au total, 29 sports, dont 19 disciplines olympiques, sont au programme des Jeux européens avec à la clef de nombreux quotas et points de classement pour se qualifier à Paris l’année prochaine, où la participation des Russes et Biélorusses reste à ce jour en suspens.

Lors des deux précédentes éditions (2015 et 2019), la Russie avait allègrement dominé le tableau des médailles (273 au total), devant le Biélorussie (112). Les athlètes originaires de ces deux nations ne pourront valider aucun ticket olympique cette fois.

Malgré les recommandations en mars du Comité international olympique (CIO) – prônant la réintégration de ces athlètes «sous bannière neutre» à condition qu’ils n’aient pas activement soutenu la guerre en Ukraine –, la Pologne, pays allié de l’Ukraine, n’a pas bronché.

«Nous savons ce qui se passe à nos frontières, nous avons vu des millions de réfugiés arriver en Pologne (…) C’était une décision facile à prendre, les athlètes russes et biélorusses n’ont pas le droit de participer avec les autres et nous ne sommes pas d’accord avec les recommandations du CIO», a dit mardi en conférence de presse Marcin Nowak, président du comité d’organisation.

Côté ukrainien, toutes les options sont encore envisagées en vue des JO-2024 de Paris, jusqu’à un boycott en cas de présences de sportifs russes et biélorusses. Mais certains sportifs demandent désormais à leur gouvernement de faire preuve de plus de souplesse et de flexibilité sur cette question.

(AFP)

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