Joe Biden veut rallumer la flamme avec ses alliés à Rome

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DiplomatieÀ Rome, Joe Biden veut rallumer la flamme avec ses alliés

En marge du G20 et de la COP26, le président américain doit rencontrer le pape, Mario Draghi et Emmanuel Macron.

Joe Biden et son épouse à leur arrivée à Rome.

Joe Biden et son épouse à leur arrivée à Rome.

AFP

Joe Biden, deuxième président catholique dans l’histoire des États-Unis, est arrivé vendredi au Vatican pour voir le pape, le premier d’une série de rendez-vous internationaux pour celui qui veut redorer l’image de l’Amérique dans le monde.

Après que son convoi eut franchi l’enceinte du Vatican, sous les yeux de photographes de l’AFP, Joe Biden, souriant, est descendu de sa voiture un peu après midi, avec la première dame Jill Biden, aux cheveux partiellement couverts d’une mantille noire. Le couple présidentiel a serré les mains d’officiels du Saint-Siège, selon une courte retransmission en direct organisée par le Vatican.

Cette visite, d’une grande importance personnelle pour le fervent pratiquant qu’est Joe Biden, intervient avant des tête-à-tête avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi puis le président français Emmanuel Macron, et à la veille du sommet du G20, samedi et dimanche dans la capitale italienne.

La rencontre entre le président américain, qui rate rarement la messe et évoque souvent sa foi en public, et le souverain pontife se tient loin des regards et des objectifs de la presse. Des journalistes couvrant le Vatican et la Maison-Blanche ont protesté de se voir ainsi privés d’accès pour cette quatrième rencontre entre les deux hommes, mais la première depuis que Joe Biden est président des États-Unis.

Le président et le pape vont discuter de leurs préoccupations communes: la pauvreté, le changement climatique et la pandémie. Pas de mention en revanche dans l’ordre du jour officiel du droit à l’avortement, un sujet sur lequel ils sont frontalement opposés, Joe Biden en étant un ferme partisan.

C’est aussi un sujet de crispation particulièrement fort aux États-Unis, où le Texas vient d’adopter une législation extrêmement restrictive en la matière, et où les évêques voudraient priver de communion les responsables politiques soutenant l’accès à l’IVG.

Rencontre avec Mario Draghi

Joe Biden doit ensuite s’entretenir à 15 h 15 avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi. L’ancien patron de la Banque centrale européenne suscite bien de l’intérêt aux États-Unis et ailleurs avec ses projets de réforme à marche forcée.

Certains commentateurs peignent Mario Draghi, passé par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology et par la banque américaine Goldman Sachs, en nouvelle star de la scène politique européenne. Alors que Joe Biden, lui, a perdu de son aura. Au G20 puis à la COP26, le grand sommet sur le climat qui se déroule à Glasgow la semaine prochaine, le président américain devra montrer qu’il n’a pas seulement rompu avec les outrances verbales de Donald Trump, mais aussi avec les tentations de repli et d’unilatéralisme.

Le retrait chaotique d’Afghanistan en août a perturbé les alliés des États-Unis. Et Joe Biden arrive d’une certaine manière les mains vides en Europe.

Un revers

Il a certes présenté avant de quitter Washington un programme d’investissements dont les chiffres donnent le vertige: 500 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, 1750 milliards de dépenses sociales (éducation, santé…), sans compter les ponts, routes, réseaux électriques que la Maison-Blanche veut rénover ou construire.

Mais malgré des semaines de tortueuses négociations, et bien qu’il ait nettement revu en baisse l’envergure de son programme, Joe Biden n’arrive pas à Rome, comme il l’espérait, avec un texte ratifié par le Congrès.

C’est un revers indéniable pour celui qui présente les États-Unis comme un modèle de prospérité et d’efficacité démocratique face aux régimes autoritaires tels que la Chine et la Russie, dont les présidents ne feront le déplacement ni à Rome ni à Glasgow.

Reçu par Emmanuel Macron

En leur absence, le président américain veut rallumer la flamme avec ses alliés. À commencer par le président français Emmanuel Macron, qui le recevra à 16 h 15 à la Villa Bonaparte, l’ambassade de France près le Saint-Siège.

Les deux présidents veulent sceller leur réconciliation, après une très grave crise diplomatique en septembre autour d’un contrat de sous-marins australiens, que les États-Unis ont soufflé à la France.

Samedi, Joe Biden et Emmanuel Macron se reverront en petit comité, avec la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson, cette fois pour accorder leurs violons sur une reprise des négociations avec l’Iran.

(AFP)

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