MotocyclismeMarc Márquez, un retour si attendu
L’octuple champion du monde espagnol reprend du service en Aragón. Pour se jauger, mais aussi pour préparer 2023.
- par
- Jean-Claude Schertenleib
«Honnêtement, après le Mugello, quand je suis parti aux États-Unis pour y subir cette quatrième intervention à mon bras droit, je ne pensais pas que je pourrais tenter de courir en Aragón. Mais il se trouve que tout a parfaitement fonctionné, dès la chirurgie. Aujourd’hui, les os sont consolidés, mais il me manque encore beaucoup de musculature, parce que depuis près de deux ans, les os et les muscles de la partie droite de mon corps travaillaient dans une position anormale. Mon but, en revenant maintenant, c’est d’essayer de terminer toutes les courses; pour savoir où j’en suis réellement au plan physique, mais aussi pour préparer 2023. Je sais que la tâche sera complexe, avec cinq courses en six semaines, dont les trois premières d’affilée. Les choses sont claires avec mon équipe: si je comprends, au milieu du week-end du GP du Japon, ou en Thaïlande, que c’est trop, je m’arrêterai»: le retour de Marc Márquez est bien l’attraction de ce week-end en Aragón.
La phrase du jour: Marc Márquez
Reste que depuis plusieurs semaines, l’octuple champion du monde est très présent dans les discussions concernant le futur du projet MotoGP du plus grand constructeur au monde. À Misano, il y a dix jours, Márquez et Nakagami ont ainsi testé un bras oscillant européen, signé Kalex, le fournisseur majoritaire de la classe Moto2.
Quartararo: un week-end clef
L’avance de Fabio Quartararo au classement du championnat du monde est désormais de 30 points sur «Pecco» Bagnaia, vainqueur des quatre derniers GP en date et qui se rappelle que c’est ici même, en Aragón, qu’il avait remporté l’an dernier sa première course en MotoGP, au terme d’un duel extraordinaire livré à Marc Márquez. Pour Quartararo, c’est un week-end clef puisque le tracé d’Aragón devrait logiquement pénaliser sa Yamaha – accélération du premier rapport au sixième, très longue ligne droite, soit des données qui correspondent parfaitement aux nombreuses (8) Ducati.
Un programme de dingues
Ce GP d’Aragón est le premier d’une série de cinq en l’espace de six semaines. On roulera en effet au Japon dès le week-end prochain, puis en Thaïlande le suivant. Après un dimanche «off» (le 9 octobre), le MotoGP mettra le cap sur Phillip Island (Australie) avant de faire une pause très active en Malaisie sur le chemin du retour en Europe. Où la finale du championnat aura pour cadre, comme toujours, le circuit Ricardo Tormo à Cheste, près de Valence (le week-end du 6 novembre).
Grille 2023: c’est (quasi) complet
Le Japonais Takaaki Nakagami a été confirmé pour une saison supplémentaire dans le team Honda-LCR, où son nouvel équiper sera Alex Rins. Si le passage de Moto2 à la classe MotoGP d’Ai Ogura a longtemps été d’actualité, Honda a finalement préféré faire confiance une année encore à Nakagami, un pilote qui connaît déjà la RC213V. Le puzzle est donc complet (Bezzecchi et Marini ont été également confirmés dans le team VR46 ces derniers jours), à une exception: l’Espagnol Augusto Fernández, qui joue le titre mondial Moto2 avec Ogura, n’a pas encore été officialisé dans le team GasGas Tech3, mais c’est bien lui qui roulera aux côtés de Pol Espargaró.
Gardner en Superbike. Avec Aegerter?
C’est désormais officiel: après une seule saison en MotoGP, dans le team KTM Tech3 d’Hervé Poncharal, le champion du monde Moto2 en titre, l’Australien Remy Gardner, quittera le paddock en fin de saison pour rejoindre le mondial Superbike. Il a signé un contrat avec le team GRT Yamaha (qui aligne cette année l’Américain Garrett Gerloff et le Japonais Kohta Nozane) et son équipier devrait être Dominique Aegerter. «Domi» a ramené de Magny-Cours – où il a augmenté son avance au championnat du monde Supersport sur Lorenzo Baldassari – un contrat en bonne et due forme, contrat sur lequel il continue de travailler. La signature devrait survenir dans les jours qui viennent.
Ça bouge autour de Tom
C’était dans l’air depuis plusieurs mois: l’Espagnol Carlos Tatay ne poursuivra pas, l’an prochain, son histoire avec le team CFMoto de Tom Lüthi. Il sera remplacé par le jeune Australien Joel Kelso (20 ans), qu’on avait découvert l’an dernier lors de quelques GP et qui dispute en 2022 sa première saison complète avec le team CIP d’Alain Bronec (22e du classement intermédiaire du championnat, une 9e place au Portugal pour meilleur résultat). Xavi Artigas, lui, sera encore sous les ordres de l’ancien champion du monde: «Je suis toujours persuadé qu’il peut se battre régulièrement tout devant. J’attends le déclic», confie Lüthi, qui doit également gérer des changements de son personnel technique (Massimo Cappana, un chef technique qui opère depuis plus de trente ans dans le paddock, a quitté l’équipe.)