ÉvolutionBienne est de plus en plus romande
Les francophones renforcent le caractère bilingue de la ville horlogère: ils forment désormais 43,4% de la population.


Virginie Borel dirige le Forum du Bilinguisme depuis 2010.
Forum du BilinguismeLa population francophone de la Ville de Bienne se renforce: tel est le message envoyé ce jeudi par le Forum du bilinguisme, une fondation créée à Bienne en 1996 avec pour objectif la promotion du plurilinguisme. Ce constat se base sur les derniers relevés du Contrôle des habitants, avec une population francophone qui s’établit à 43,4%.
Au cours des deux années observées, les mouvements de population volontaires sont plus importants du côté germanophone, mais le flux y est négatif, alors qu’il est positif pour les francophones. «Si les germanophones sont plus nombreux à arriver, ils le sont encore plus à partir!» résume la directrice du Forum du bilinguisme, Virginie Borel.
Deuxième plus grande commune bernoise, Bienne compte 56 000 habitants. Le nombre de francophones se stabilise alors que celui des germanophones diminue légèrement. Autrement dit: le solde migratoire est négatif chez les germanophones et positif parmi les francophones.
«Si l’opinion publique tend à penser que la Ville de Bienne est de plus en plus germanophone, les chiffres montrent que dans les faits c’est le contraire: le pourcentage de francophones n’a cessé de croître depuis de nombreuses années», résume le Forum du bilinguisme.
Trois questions à sa directrice, Virginie Borel:
Comment expliquer que les Romands restent et que les Alémaniques partent?
«Nous ne l’expliquons pas, nous le constatons sur la base de chiffres accessibles. Notre but, c’est de faire passer un message positif et de démystifier une rumeur persistante disant que Bienne manque de francophones. Si nous tendons à l’équilibre, c’est le résultat d’une volonté politique affirmée: être fier de ce profil bilingue! En 1880, la proportion de francophones était de 18,8% et aujourd’hui, on atteint bientôt la parité…»
Quel est le rôle des communautés étrangères qui scolarisent leurs enfants?
«Répartis en 140 nationalités, les migrants mettent une croix dans une case en arrivant. La Ville leur souhaite la bienvenue en leur disant qu’ils pourront parler français, mais il est difficile d’établir qui scolarise ses enfants dans cette langue. Cela dit, les classes biennoises sont de plus en plus métissées.»
Pourquoi l’équilibre entre les deux communautés est-il important?
«Au sein d’une population francophone et germanophone, tout le monde ne parle pas l’autre langue, mais la parité permet à la population de se sentir bien et aux autorités d’afficher un visage bilingue. À Bienne, nous ne vivons pas les uns contre les autres, mais «miteinander». Cocorico!»