FootballPlus rien n’arrête les SR Delémont en Coupe de Suisse
Après Saint-Gall, Lucerne! Le club jurassien recevra Servette en quarts de finale de Coupe. Le président Patrick Fleury et le milieu de terrain Noha Sylvestre reviennent sur une nouvelle soirée de folie.
- par
- Renaud Tschoumy
«Excusez-moi, j’ai la voix un peu fatiguée». Président des SR Delémont depuis 2016, Patrick Fleury est un homme heureux. Après avoir sorti Saint-Gall en 16e de finale de Coupe de Suisse en septembre (2-1), ses SR Delémont ont en effet remis ça contre Lucerne mercredi soir (1-0). Le tout, sans que l’on puisse y trouver quoi que ce soit à redire.
«C’est juste, confirme Patrick Fleury. Sur ces deux matches, notre équipe n’a rien volé. Saint-Gall nous avait peut-être un peu sous-estimés, mais Lucerne en tout cas pas.» Pour un même résultat: les deux cadors de Super League ont en effet pris la porte de sortie. Et voilà Delémont en quart de finale. Le club de la capitale jurassienne accueillera Servette à fin février prochain.
Et rien ne dit qu’il s’arrêtera en si bon chemin. «En tout cas, on doit commencer, sinon à faire peur, du moins à inspirer une certaine méfiance à nos adversaires, se réjouit le président. C’est bon signe, notre équipe est en train de se refaire un petit nom à l’échelle suisse. Surtout, elle rassemble un fort public derrière elle. Contre Lucerne, un soir de semaine en novembre, je m’attendais à 2500 spectateurs, guère plus. Et il y en avait presque 4000!» 3730 pour être précis.
Dans l’euphorie de la victoire contre Lucerne, Patrick Fleury n’a pas hésité à clamer que son équipe n’était «plus qu’à trois matches» de la Conference League! «Je l’ai dit à votre confrère du Blick, c’est vrai, confirme-t-il. Mais il faut prendre ça comme une boutade. Comme une manière de donner confiance à nos jeunes joueurs. Avec mon directeur sportif Frédéric Montefusco et notre entraîneur Anthony Sirufo, on a bâti une équipe basée sur la technique, l’intelligence de jeu et le dynamisme. Mais surtout, on tient à la notion de plaisir. On veut que les joueurs en éprouvent, et qu’ils en offrent aux spectateurs.»
Noha Sylvestre, de l’ombre à la lumière
«Pour l’enfant du Jura que je suis, c’est beaucoup d’émotions de pouvoir fêter une qualification pour les quarts de finale de la Coupe avec Delémont», jubile Noha Sylvestre (25 ans), qui a été remplacé à la 79e minute mercredi. Le fils de l’ancien international suisse Patrick Sylvestre ajoute: «En plus, on y a mis la manière. On a sorti deux gros matches contre Saint-Gall et Lucerne, c’est encore plus beau.»
Parti à West Ham United à l’âge de 16 ans, Noha Sylvestre a connu pas mal de pépins ces dernières années. Il s’est «fait» les croisés à trois reprises, ce à quoi il faut ajouter l’année blanche du Covid. «C’est vrai qu’à titre personnel, après ces années de galère, j’ai du mal à mettre des mots sur cette qualification. J’étais déjà content de pouvoir revenir au niveau de la Promotion League, mais un quart de finale de Coupe, c’est la cerise sur le gâteau. Cela représente en tout cas l’aboutissement d’un long, long travail. J’ai passé par des moments sombres. Là, je me dis que c’est le bout du tunnel.»
Noha Sylvestre souligne l’incroyable état d’esprit qui règne au sein de ces SR Delémont qui ne doutent de (plus) rien. «Contre Lucerne, on a montré une grosse combativité. C’est cette force de caractère qui nous a permis de signer cet exploit. Et puis, on a été encouragés du début à la fin par les quelque 4000 spectateurs. Ce n’est pas facile de venir jouer chez nous, on l’a prouvé une nouvelle fois.»
Les «Sports» parviendront-ils à faire tomber une troisième équipe de Super League, en l’occurrence Servette, en février prochain? «On doit rester humbles, mais on ne doit surtout pas s’interdire de rêver, note Sylvestre. Certains d’entre nous ont pu montrer qu’ils n’avaient rien à envier à des joueurs de Super League, donc on va y croire. Saint-Gall nous avait un peu sous-estimés, on lui a montré qu’il ne fallait pas. Lucerne n’a pas commis la même erreur, on l’a battu quand même.»
Une manière comme une autre de souligner que, du côté de Delémont, on penche plutôt pour «Jamais deux sans trois», plutôt que pour «Deux c’est assez, trois c’est trop». Réponse fin dévrier prochain.