Jeu vidéo«World of Warcraft», c’est fini en Chine
Un différent entre l’américain Blizzard et son partenaire chinois imposé NetEase conduit à l’arrêt des serveurs.
Les joueurs chinois de «World of Warcraft» exprimaient lundi leur tristesse quelques heures avant la désactivation en Chine du célèbre jeu vidéo, après un différend entre le développeur américain Blizzard et son partenaire local NetEase. D’autres titres populaires du groupe californien, poids lourd mondial du secteur, subiront le même sort, comme «Overwatch», «Diablo III» ou encore «Hearthstone».
«C’est la fin», écrit un utilisateur du réseau social Weibo, joueur de «World of Warcraft», qui accompagne son message d’un émoji en pleurs. «Ce n’était pas seulement un jeu. C’était aussi des souvenirs de jeunesse de toute une génération» de Chinois, souligne un autre. Immensément populaire dans le monde, notamment dans les années 2000, «World of Warcraft» (souvent abrégé en «WoW») est un jeu de rôle en ligne multijoueur qui se déroule dans un univers médiéval-fantastique.
Les serveurs ferment à 17 heures
Blizzard propose ses jeux en Chine depuis 2008 via une collaboration avec le géant chinois de l’internet NetEase, les développeurs étrangers étant obligés de s’associer avec un partenaire local pour entrer sur le marché. Mais les deux entreprises avaient annoncé en novembre, après 14 ans de mariage, que les discussions pour renouveler les contrats d’exploitation n’avaient pas abouti.
Conséquence: les serveurs chinois de «World of Warcraft», comme ceux des autres titres, seront déconnectés mardi à minuit heure chinoise (17 h 00 ce lundi heure suisse). «Les deux entreprises ont pris les joueurs en otage», déplore M. Wu, un doctorant âgé de 32 ans, fan de «World of Warcraft» depuis une dizaine d’années. Mais lui qui jouait jusqu’à trois heures par jour voit également le bon côté des choses. «Je n’accordais pas assez de temps à ma femme. Maintenant que World of Warcraft disparaît, je veux me faire pardonner.»
Pas d’accord in extremis
La semaine dernière, Blizzard Chine avait déclaré avoir demandé une extension exceptionnelle de six mois du contrat, ce que NetEase avait refusé, accusant notamment l’entreprise américaine de jouer sur plusieurs tableaux. Pour continuer à proposer ses titres en Chine, le groupe californien avait indiqué «discuter» en parallèle avec «plusieurs partenaires potentiels qui partagent nos valeurs» – sous-entendant que ce n’était pas le cas avec NetEase.
Cette désactivation des serveurs chinois n’est pas «l’épilogue» mais juste «une malheureuse suspension temporaire», a dit espérer le groupe chinois dans un communiqué publié lundi. Les données des utilisateurs peuvent être sauvegardées dans l’éventualité d’un retour en Chine des jeux Blizzard, selon l’entreprise américaine.