FootballChristian Constantin: «Pour le moment, le seul abruti, c’est moi!»
Le boss de Tourbillon évoque l’avenir du FC Sion, notamment la suite de son engagement et la forme que celui-ci pourrait prendre. Une relégation du club valaisan aurait accéléré son départ.
- par
- Nicolas Jacquier
C’est l’une de ses vérités, qu’il a érigée en philosophie de vie: «Si tu veux avoir du jus, le citron, il faut le presser…» Question: Christian Constantin veut-il encore presser les citrons à Tourbillon? À moyen terme, la question se posera inévitablement, déjà entretenue par l’intéressé. Alors qu’il était prêt à passer la main dans un avenir proche et à faire de Gelson Fernandes son potentiel successeur, le patron du FC Sion a dû composer avec le départ de son vice-président.
«L’histoire avec Gelson m’a refroidi, reconnaît-il. Je serais naïf de croire qu’il n’y a pas eu un double jeu de sa part à un moment donné. Gelson préfère vivre du foot à la FIFA que de faire vivre le foot à Sion. Aujourd’hui qu’il m’a laissé en plan, je suis orphelin de la suite. Pour le moment, le seul abruti, c’est moi!»
Au sortir d’une nouvelle saison traumatisante, l’avenir immédiat aurait-il été plus simple à affronter, et les perspectives mieux dégagées, si le FC Sion s’était retrouvé relégué ce printemps? Son président n’est pas loin de le penser.
«Cela aurait au moins eu le mérite d’éclaircir la situation. J’aurais pu plus facilement transmettre le club à quelqu’un de peut-être moins connu, que j’aurais accompagné durant une saison de transition. Si Sion avait été relégué, on aurait fait du Yverdon, avec un budget divisé par cinq, sachant que la réalité du FC Sion ne se situe pas en Super League. Il n’y a qu’à considérer ce qui arrive dans le hockey de ce canton pour s’en convaincre.»
Que va-t-il se passer désormais? Deux pistes se croisent. «Doit-on trouver de nouvelles ambitions et retenter un truc en remettant la compresse ou faut-il déjà réduire la voilure?» A trois semaines de la reprise des entraînements, la réponse presse. «Je ne peux pas hiberner, reprend CC. C’est un peu comme Johnny quand il devait repartir pour un nouveau spectacle… Mais si je dois donner une suite, il faut que le projet ait un sens.»
Seule quasi-certitude: Sion ne tombera pas en mains étrangères. «Le Valais est une très belle région pour faire des vacances. Pas pour y faire du foot…» De nature à faire fuir de potentiels repreneurs, le fait que les installations du club appartiennent majoritairement au promoteur de Martigny complique d’autant la donne.
Le banc des présidents
Quatre jours après l’incroyable dénouement du championnat, Christian Constantin en est toujours à chercher la meilleure solution pour envisager son prochain désengagement. Si tout reste ouvert, les émotions du derby du Rhône (3-3 contre Servette) n’ont pas disparu. «Le dernier quart d’heure du championnat a été le plus beau de toute la saison. Je n’ai pas oublié les sourires des gamins, la joie des fans à ce moment-là…»
Bien avant cet épilogue heureux, Christian Constantin avait eu l’occasion de deviser avec Pascal Besnard sur un banc. Des échanges qui devaient s’éterniser. De quoi les deux présidents ont-ils parlé? «Je lui ai demandé si ce que j’avais entendu le concernant était vrai. Il m’a répondu que oui et m’a expliqué les raisons de son départ.»
Tandis que Sion s’en remettra sans doute toujours à Christian Constantin pour encore au moins une saison, Servette s’apprête à vivre le retour aux affaires de Didier Fischer, son ancien président. «Didier devrait s’occuper de toute la vallée du Rhône jusqu’à Genève. Tant qu’à faire, il pourrait essayer de fusionner Servette et Sion! (Rires)»