Royaume-Uni: Downing Street injecte des milliards dans une nouvelle centrale nucléaire 

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Royaume-UniDowning Street injecte des milliards dans une nouvelle centrale nucléaire

Selon les médias britanniques, Boris Johnson a donné son feu vert au financement de Sizewell C, un coûteux projet qui risque de plomber le budget du futur gouvernement.

La décision de Boris Johnson, Premier ministre sur le départ, et du ministre des Finances Nadhim Zahawi d’approuver un projet de centrale nucléaire pharaonique fait grincer des dents.

La décision de Boris Johnson, Premier ministre sur le départ, et du ministre des Finances Nadhim Zahawi d’approuver un projet de centrale nucléaire pharaonique fait grincer des dents.

AFP

Boris Johnson a donné son feu vert au coûteux projet de centrale nucléaire Sizewell C, à quelques jours de la nomination du nouveau ou de la nouvelle chef(fe) de gouvernement. Le financement de la centrale, qui nécessitera des milliards de livres d’argent public, aurait été approuvé par le premier ministre sur le départ et par le ministre des Finances, Nadhim Zahawi, affirme l’agence PA, citant des sources gouvernementales. Les critiques ont aussitôt fusé pour dénoncer le fait que cet investissement risquait de peser sur la marge de manœuvre de Liz Truss, favorite dans la course à la succession de Boris Johnson.

Sizewell C est un projet comportant deux réacteurs EPR d’une puissance de 3,2 GW, dont EDF détient 80%, et le chinois CGN le reste. Il devrait coûter entre 20 et 30 milliards de livres (entre 22 et 34 milliards de francs), selon la presse britannique, et devrait donner lieu à des appels à capitaux privés avant une décision d’investissement public. Le gouvernement devrait prendre une part de 20% dans le projet.

Le nucléaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050

Le ministre des Entreprises et de l’Énergie Kwasi Kwarteng, bien placé pour être le prochain ministre de l’Économie et des Finances sous un gouvernement Truss, a répété que le Royaume-Uni a besoin selon lui de «plus de centrales nucléaires». Le pays, qui s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050, veut accélérer le développement de l’énergie nucléaire, qui ne diffuse pas de CO2 dans l’atmosphère, alors que beaucoup de ses 15 réacteurs actuels sont en fin de vie.

Dans une lettre qui a fuité dans le «Sunday Times», le directeur de cabinet de Downing Street Simon Clarke a toutefois fait valoir que le coût élevé de Sizewell C pourrait «peser de manière importante sur les choix de dépenses budgétaires du futur gouvernement». Si elle accède à Downing Street, Liz Truss a promis des baisses d’impôts substantielles, mais elle est sous pression de plus en plus forte pour apporter des aides directes aux ménages modestes face à l’inflation et aux factures d’énergie qui flambent.

Les opposants dénoncent une «décision plus que douteuse»

L’association Stop Sizewell C, qui a prévu de contester en justice le projet de centrale, a qualifié dimanche sur Twitter le feu vert à son financement de «décision plus que douteuse», prise par un «Premier ministre sur le départ qui n’est pas censé lier les poings» du futur gouvernement. La seule centrale actuellement en construction, Hinkley point C, projet lui aussi porté par EDF, a vu ses coûts s’envoler et n’ouvrira pas avant 2027, ce qui alimente un peu plus les critiques des opposants à ces projets pharaoniques.

(AFP)

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