«Scorn»: une balade éprouvante dans la tête de Giger 

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Jeu vidéo«Scorn»: une balade éprouvante dans la tête de Giger

Premiers pas dans un univers biomécanique mystérieux et glauque. Une errance sans carte, sans dialogues et sans écrits mais remplie de mystères.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet

Si nous étions le directeur d’un musée pointu, on dirait que «Scorn» est une «Installation». Pour une somme relativement modeste sur Steam (moins de 40 francs) ou sans surcoût sur Xbox si on est abonné au Game Pass, on découvre une immersion interactive dans la tête de H. R. Giger, un artiste suisse torturé rendu populaire au début des années 80 par le film «Alien» (1979) et toujours artistiquement présent au Château de Gruyère dans une exposition permanente et un bar fort pertinemment aménagé dans le haut lieu touristique. Il s’agit plus d’un hommage que d’une citation directe étant précisé que le jeu s’inspire aussi des travaux du peintre surréaliste polonais Zdzisław Beksiński.

Ici pas de narration, pas de dialogues, pas de textes, pas de carte, à proprement parler mais une chute, puis un réveil douloureux pour l’entité humanoïde que nous incarnons. Il s’ensuit une errance en vue subjective dans un monde, disons, très inconfortable. Hypothèse, on se retrouve dans une vaste base conçue par une civilisation biomécanique agonisante. Les rencontres sont rares et lorsqu’elles se produisent les créatures sont dans un sale état. D’abord désarmé, on découvre des mécanismes glauques et des portes verrouillées et qui le resteront tant que nous n’aurons pas trouvé la logique qui actionne les biomachines souvent répartis aux quatre coins des diverses sous zones.

«Scorn» n’est donc pas à proprement parler un jeu d’action ou de tir (même si quelques combats ont lieu au cours de la progression). C’est surtout une exploration glauque ponctuée de défis logiques. On ne sait pas encore jusqu’ou cela nous conduira ayant jugé nécessaire de laisser à notre cerveau le temps de se remettre entre l’obtention du code qui nous a permis de découvrir le jeu en avant-première et sa sortie officielle (ce vendredi à 12 h 00).

«Scorn» ambitionne d’être une œuvre fascinante, elle l’est. Le jeu est fait surtout pour les amateurs d’exploration et de puzzles logiques à l’estomac bien accroché. Nous l’avons fait tourner sur Windows (sans connaître de contre-performance tue l’amour). Il en est de même sur les Xbox de dernière génération (Series X et S seulement).

Reste à déterminer si «Scorn» réussit à maintenir la motivation sur les 7 à 10 heures estimées pour achever l’aventure. Les prochaines heures seront déterminantes.

«Scorn», dev: Ebb Software, éditeur: Kepler Interactive. Disponible sur PC Windows (Steam) et sur Xbox Series XIS en exclusivité temporaire. Inclus dans le Game Pass.

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