Pakistan: Un zoo veut faire de la place en vendant des lions aux enchères

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PakistanUn zoo veut faire de la place en vendant des lions aux enchères

Au Pakistan, le parc animalier de Lahore, veut vendre douze jeunes lions, pour près de 9000 francs par bête. De quoi faire bondir les défenseurs des animaux, pour qui les fauves devraient être transférés.

Au Safari Zoo de Lahore, les félins sont désormais si nombreux que les lions et les tigres ne peuvent rejoindre leurs enclos qu’à tour de rôle.

Au Safari Zoo de Lahore, les félins sont désormais si nombreux que les lions et les tigres ne peuvent rejoindre leurs enclos qu’à tour de rôle.

AFP

Le zoo de Lahore, au Pakistan, va vendre aux enchères douze de ses 29 lions la semaine prochaine, afin de faire de la place pour la troupe, qui ne cesse de s’agrandir. Les félins sont désormais si nombreux que les lions et les tigres ne peuvent rejoindre leurs enclos qu’à tour de rôle, explique le directeur adjoint du Safari Zoo, Tanvir Ahmed Janjua. Grâce à la vente, «nous allons non seulement libérer de l’espace, mais aussi réduire nos dépenses en viande destinée à les nourrir», espère-t-il.

Les responsables du zoo, qui abrite également six tigres et deux jaguars, prévoient de vendre aux enchères, jeudi, douze jeunes lions, âgés de 2 à 5 ans. L’initiative fait bondir certains défenseurs des animaux, le Fonds mondial pour la nature (WWF) jugeant notamment que les fauves devraient être transférés vers d’autres zoos ou que les femelles devraient être stérilisées ou mises sous contraceptif.

«À partir du moment où une institution telle qu’un zoo fixe un prix sur une espèce sauvage, elle encourage le commerce, ce qui va à l’encontre de la préservation.»

Uzma Khan, WWF

«Les échanges et les dons d’animaux entre zoos sont une pratique largement acceptée», assure Uzma Khan, du WWF. «À partir du moment où une institution telle qu’un zoo fixe un prix sur une espèce sauvage, elle encourage le commerce, ce qui va à l’encontre de la préservation.»

Signe extérieur de richesse

Au Pakistan, il n’est toutefois pas rare – pour les plus aisés – de prendre comme animal de compagnie des lions, des tigres ou d’autres représentants d’espèces exotiques, vus comme des symboles extérieurs de richesse. Leurs propriétaires publient sur les réseaux sociaux des photos et des vidéos des fauves, et les louent comme accessoires pour des films et des séances de photos.

Les responsables du zoo, qui ont fixé une réserve de 150’000 roupies (un peu plus de 670 francs) par lion, espèrent que chaque animal trouvera un acquéreur pour environ deux millions de roupies (moins de 8950 francs).

Mais les éventuels acheteurs devront, au préalable, s’enregistrer auprès des autorités locales et prouver qu’ils ont les moyens d’assurer aux félins les soins et un abri appropriés. L’année dernière, une vente aux enchères de lions n’avait pas pu avoir lieu, les acheteurs potentiels ne disposant pas des documents ou attestations nécessaires, rappelle le vétérinaire du zoo, Muhammad Rizwan Khan.

Diversifier le patrimoine génétique

Nouman Hassan, qui s’est attiré les foudres des autorités pour avoir promené son tigre en laisse dans Lahore – la deuxième ville du pays -, prévoit en tous cas d’y participer. «J’essaierai d’acheter deux ou trois lions, c’est sûr.» La vente est aussi l’occasion de diversifier le patrimoine génétique pour des collectionneurs possédant déjà plusieurs lions, explique-t-il.

Aux quatre coins du Pakistan, les zoos se distinguent par la médiocrité de leurs installations et la pauvreté des soins dispensés aux animaux. Fin 2020, le zoo de la capitale Islamabad, qui s’était attiré des condamnations internationales pour avoir maltraité l’éléphant Kaavan, avait dû fermer ses portes. Le pachyderme obèse de 36 ans était ensuite parti vers une réserve naturelle cambodgienne.

(AFP)

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