FranceAprès de forts orages, des milliers de foyers privés d’électricité
Dimanche en fin d’après-midi, des milliers d’habitations étaient encore sans électricité après de violents orages qui ont touché 65 départements français.

Quelque 50’000 impacts d’éclairs ont été recensés.
AFP/Photo d’archivesEncore 7000 foyers, sur les près de 20’000 touchés, restaient privés d’électricité dimanche en fin d’après-midi au lendemain des violents orages qui ont traversé la France, fait un mort et quinze blessés et causé d’importants dégâts agricoles. Enedis prévoyait un retour à la normale dans la soirée pour les habitations encore sans électricité.
Au niveau humain, ce phénomène météorologique inhabituel a fait «15 blessés dont deux graves et une personne décédée à Rouen», «emportée par une coulée de boue» et noyée après avoir été coincée sous une voiture à Rouen, selon le bilan dressé dans la matinée devant la presse par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Parmi les deux blessés graves figure un jeune garçon de 13 ans, en Indre-et-Loire, «dans un état critique», a détaillé Gérald Darmanin.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime aurait «a priori» traversé la route en dehors d’un passage protégé et été renversée par un automobiliste qui ne l’a pas vu en raison des fortes pluies, a expliqué à l’AFP le procureur de Tours Grégoire Dulin.
50’000 impacts d’éclairs
Au total, les 2400 sapeurs-pompiers engagés ont réalisé 3500 interventions et 50’000 impacts d’éclairs ont été recensés, a ajouté le ministre, soulignant qu’il s’agissait de «la première fois depuis vingt ans» qu’une partie aussi vaste du territoire était traversée simultanément par des orages, avec 65 départements touchés.
Dans la soirée, «près de 70 personnels» de la Sécurité civile devaient partir dans l’Allier avec «du matériel de pompage, de bâchage et des drones» pour soutenir les pompiers et «mettre à l’abri les populations sinistrées», a tweeté Gérald Darmanin.
«Couloir de grêle»
Entre autres dégâts causés, le ministre a évoqué des «ouvrages d’art», notamment des ponts «emportés» en Mayenne, et des cultures viticoles. L’orage a été une «vraie catastrophe», la grêle ayant touché aussi bien des vignes, des cultures de céréales que des bâtiments, a déclaré dimanche à l’AFP la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a dit sur France Info qu’il ferait dans l’après-midi une «première estimation des dégâts» en vue de l’éventuel déclenchement du dispositif de calamités agricoles. Il a d’ores et déjà mentionné des «dégâts très importants sur la viticulture, l’arboriculture».
«Mon père qui a bientôt 70 ans n’a jamais vu ça»
Dans les Landes et le Gers, des grêlons de plusieurs centimètres sont tombés sur une partie du vignoble d’Armagnac, ont indiqué à l’AFP des viticulteurs et responsables locaux. «Ce couloir de grêle a suivi toute la frontière lando-gersoise et on estime entre 4 à 5000 le nombre d’hectares de vignes touchés et à plusieurs dizaines de milliers d’hectares les cultures impactées dans le Gers», a affirmé le président de la Chambre d’agriculture départementale, Bernard Malabirade.
Dans les Landes, au Frêche, la viticultrice Nelly Lacave a retrouvé ses 8,5 hectares de vignes «hachés». «Dans les vignes, il n’y a plus rien, le toit de notre bâtiment agricole est un gruyère géant et dans la maison, des vitres ont pété. Mon père qui a bientôt 70 ans n’a jamais vu ça», a-t-elle confié à l’AFP. Non loin de là, à Labastide-d’Armagnac, le maire Alain Gaube pense avoir «perdu entre 70 et 90% de (s)es vignes». Dimanche, Gerald Darmanin a annoncé qu’il proposerait «en fin de semaine» de décréter «l’état de catastrophe naturelle», afin de «permettre aux personnes de déclencher leurs assurances».