Attentats de Bruxelles: coup d'éclat d'un accusé pour l'ouverture du procès

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Attentats de Bruxelles«Qu’est-ce qui va sortir de l’anus de mon client? Un revolver?»

Le procès des attaques du 22 mars 2016 s’est ouvert avec un premier coup d’éclat de Mohamed Abrini et de l’avocat d’un de ses coaccusés, lundi à Bruxelles.

L’immense salle d’audience où se dérouleront les débats.

L’immense salle d’audience où se dérouleront les débats.

AFP

«On nous humilie!» Les débats au procès des attentats jihadistes de 2016 à Bruxelles se sont ouverts lundi avec un premier coup d’éclat de Mohamed Abrini, un des principaux accusés. Celui-ci a menacé de rester mutique faute d’assouplissement des conditions de sécurité. Connu comme «l’homme au chapeau», le Belgo-Marocain avait renoncé le 22 mars 2016 à se faire exploser à l’aéroport de Bruxelles.

Il a demandé la parole quand la présidente assurait que ce procès ne devait pas être «une vengeance d’État». «Ça ne passe pas! Ça fait sept ans que je subis une vengeance», a lancé Mohamed Abrini. Il a jugé «pitoyables» les conditions de transfert vers le Palais de justice, marquées par des fouilles à nu et pertes de repère sensorielles avec les yeux bandés et «de la musique satanique à fond».

«Les choses doivent changer»

«Les choses doivent changer, sinon je garderai le silence jusqu’à la fin du procès», a mis en garde Abrini. Le matin du 22 mars 2016, deux jihadistes s’étaient fait exploser dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et un troisième une grosse heure plus tard dans une station de métro du quartier européen. Bilan: 32 morts et plusieurs centaines de blessés. Ces attentats suicides ont été perpétrés par la cellule jihadiste déjà à l’origine des attaques du 13 novembre 2015 à Paris.

Neuf hommes sont jugés à ce procès dont Mohamed Abrini et le Français Salah Abdeslam.

Après le tollé suscité en septembre par un box non conforme au droit européen, les contestations de la défense se sont portées dès les premières heures des débats sur les conditions drastiques de sécurité imposées aux sept accusés détenus. «Tous les matins on examine les plis de l’anus de mon client. Est-ce que ça, c’est digne? Qu’est-ce qui va sortir de l’anus de mon client? Un revolver?» a lancé Jonathan De Taye, avocat d’Ali El Haddad Asufi. Il a annoncé une mise en demeure du ministère de la Justice afin d’obtenir l’assouplissement des mesures.

«On doit être impartiaux»

Après avoir ouvert les débats, la présidente de la cour Laurence Massart s’est livrée à un long exercice de pédagogie à destination des jurés. «Notre rôle, c’est de décider, trancher. On doit être impartiaux», a expliqué la magistrate. Six des dix accusés ont déjà été condamnés dans le procès-fleuve qui s’est achevé en juin en France pour les attentats du 13-Novembre. Abdeslam et Abrini ont chacun écopé d’une peine de prison à vie à Paris.

Avant la prise de parole d’Abrini lundi à la mi-journée, l’attitude d’un de ses voisins de box, Osama Krayem, avait déjà fait naître des doutes sur la participation des accusés. Ce jihadiste suédois d’origine syrienne, qui a accompagné le kamikaze du métro avant de rebrousser chemin, a de nouveau refusé lundi de se lever et de répondre aux questions au moment de l’appel.

(AFP)

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