Amérique centralePrès de 42’000 membres de gangs arrêtés en trois mois au Salvador
Le président Nayib Bukele a déclaré une guerre aux gangs il y a trois mois, espérant faire sortir le Salvador du palmarès des pays au taux de criminalité le plus élevé.
Près de 42’000 membres présumés des «maras», les bandes criminelles qui sévissent au Salvador, ont été arrêtés depuis la «guerre» que leur a déclaré le président Nayib Bukele il y a trois mois, a annoncé jeudi le procureur général, Rodolfo Delgado.
«D’après le dernier comptage effectué jeudi matin, il y a eu 41’846 personnes arrêtées» dans le cadre de cette vaste offensive lancée fin mars, a précisé le magistrat à la télévision publique Canal 10. Quelque 33’258 sont «détenus à titre provisoire» pour six mois sur instruction de la justice, tandis que 8588 autres attendent une première comparution et que 456 ont été relâchés car «ils n’étaient pas liés aux gangs», a-t-il précisé.
À l’issue de la première période de détention provisoire de six mois, le parquet a la possibilité de la prolonger pour six mois supplémentaires, a ajouté Rodolfo Delgado. Les tatouages sur le corps, utilisés par les membres pour s’identifier à leur «mara», ainsi que des saisies de drogue, figurent parmi les «preuves» retenues contre les suspects, a indiqué le procureur général.
«Maras»
Plus d’un millier de véhicules, présumés avoir été achetés avec de l’argent sale issu notamment du racket, ont été saisis ainsi que 821 armes à feu, 8994 téléphones portables et 1,5 million de dollars en liquide, selon le dernier bilan établi par le ministère de la Justice.
Les «maras», dont les deux principales sont Mara Salvatrucha (MS-13) et Barrio 18, compteraient environ 70’000 membres, mais Nayib Bukele est déterminé à faire sortir le Salvador du palmarès des pays au taux de criminalité le plus élevé, hors zones de conflit.
Après une vague de 87 assassinats fin mars, le président salvadorien a décrété l’État d’exception permettant à la police et l’armée, déployées en nombre, d’arrêter et d’incarcérer des «mareros» présumés venus rejoindre dans les prisons surpeuplées les 16’000 déjà détenus. En dépit de critiques sur des violations de droits de l’Homme, la lutte contre la criminalité vaut au jeune président âgé de 40 ans, friand des réseaux sociaux, une popularité record dans le pays.