Remo Forrer en finale de l’Eurovision: «La pression est derrière moi»

Publié

MusiqueRemo Forrer en finale de l’Eurovision: «La pression est derrière moi»

Le Saint-Gallois de 21 ans s’est qualifié pour la grande soirée de samedi. Le plus dur est fait, nous confie-t-il.

Laurent Flückiger Liverpool
par
Laurent Flückiger Liverpool

Interview: Laurent Flückiger /Tournage: Fabio Dell’Anna /Montage: Mediaprofil

Il la voulait sa qualification pour la finale de l’Eurovision, il l’a eue. Mardi 9 mai, Remo Forrer a remporté l’une des dix places lui permettant de revenir fouler la scène de la M&S Bank Arena de Liverpool, samedi prochain (dès 21 h sur RTS Un). Avec sa ballade «Watergun», le Saint-Gallois aura fort à faire face à la Suédoise Loreen, la Française La Zarra ou encore le Finlandais Käärijä et son «Cha Cha Cha» plébiscité par les fans. Ce n’est de toute façon pas tant la victoire que le jeune chanteur de 21 ans est venu chercher au Royaume-Uni, mais de l’expérience, de la visibilité et surtout passer le cap des demi-finales.

Mardi, Remo Forrer nous avait dit qu’il célébrerait comme il se doit son ticket pour la finale s’il le décrochait. Nous le retrouvons au lendemain de sa prestation, à son hôtel, sur le coup de midi. L’artiste a des petits yeux mais un grand sourire.

Mal à la tête, aujourd’hui?

Oui! Mais pas à cause de l’alcool, je n’ai pas bu autant que je le pensais. Il y avait beaucoup d’adrénaline. Pour la première fois de ma vie, j’ai mis trois heures à quatre heures à m’endormir. Ma tête était remplie de pensées et d’images, j’étais tellement heureux. J’ai eu une petite nuit.

Qu’est-ce qui vous est passé par la tête quand vous avez entendu que vous étiez qualifié pour la finale?

Je crois que c’est le moment le plus dingue que j’ai vécu. Quand j’ai gagné «The Voice of Switzerland», c’était complètement différent. Il y avait le Covid, et j’étais assis sur mon canapé quand j’ai appris que j’avais gagné. J’ai travaillé des mois pour pouvoir entendre le nom de la Suisse hier soir.

Étiez-vous confiant après votre prestation?

Oui. Mais j’étais très nerveux de la fermeture des votes jusqu’à la proclamation des résultats, ça semblait durer tellement longtemps.

Comme ça, vous n’avez pas à regretter de vous êtes fait tatouer le nom de votre chanson, «Watergun», ici à Liverpool.

Oui, ça valait le coup. Peut-être que ça m’a porté chance, finalement.

Remo Forrer s’est fait tatouer «Watergun» (pistolet à eau en français), le nom de sa chanson, à Liverpool.

Remo Forrer s’est fait tatouer «Watergun» (pistolet à eau en français), le nom de sa chanson, à Liverpool.

Benjamin Ramsauer / SRF

«Watergun» a été écrite il y a deux ans. Cette chanson prend-elle une nouvelle dimension aujourd’hui avec la guerre en Ukraine et cet Eurovision organisé au Royaume-Uni?

J’ai écouté pour la première fois «Watergun» en septembre dernier, alors que le conflit en Ukraine faisait l’actualité tous les jours. J’ai pleuré à ce moment-là. J’ai 21 ans, l’âge où on fait l’école de recrues. Je ne pouvais m’empêcher de penser aux jeunes qui sont en train de défendre réellement leur pays, comme c’est le cas en Ukraine. Ce morceau évoque un sujet atroce. Mais il est aussi, et surtout, un message d’espoir et de paix.

La finale est dans quatre jours. Cela va être long, non?

Le temps va passer très vite. J’ai des interviews, je vais aller dormir un peu et probablement que ce soir on fera la fête. Demain, c’est notre première journée de repos à toute l’équipe et à moi depuis que nous sommes arrivés. Peut-être que j’irai faire un autre tatouage. (Rires.) On aura d’autres répétitions avant la soirée du jury vendredi, puis ce sera le grand jour. J’ai toujours dit que mon rêve était d’aller en finale. Le plus dur est fait. Il faudra refaire le show samedi comme hier. Savoir que ma chanson a plu aux téléspectateurs est aussi une belle sensation.

«Je me demandais si les gens allaient réagir de manière positive à une chanson si émotive et un peu plus lente. Mais ça très bien marché»

Remo Forrer, candidat suisse de l’Eurovision 2023

Quelles sont les choses à corriger pour la finale?

Hier après le show et ce matin au réveil, j’ai visionné ma prestation, et j’en suis très content. J’étais nerveux au début de la chanson parce que les notes du premier verset sont très basses. Peut-être que ça ne s’est pas vu, mais je sais que les expressions sur mon visage étaient moins fortes à ce moment-là. Je vais m’atteler à dégager plus de chaleur et mieux jouer avec la caméra.

Pour l’instant, votre chanson «Watergun» est l’une des rares ballades de la finale. Est-ce un atout?

Au début, j’avais quelques doutes à défendre une ballade. Lors d’une soirée dans un grand club à Madrid, je devais chanter au milieu de morceaux puissants. Tout le monde était d’humeur festive et je me demandais si les gens allaient réagir de manière positive à une chanson si émotive et un peu plus lente. Mais ça a très bien marché. J’espère avoir le même accueil samedi.

Quelles sont vos ambitions pour la finale?

Je serais très heureux si on pouvait faire un top 10. Mais je veux surtout profiter. Depuis trois mois, je n’ai rien eu d’autre dans ma vie que l’Eurovision. La pression est derrière moi.

Ton opinion

20 commentaires