Influenza - Le risque est relevé en France, après un cas de grippe aviaire

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InfluenzaLe risque est relevé en France, après un cas de grippe aviaire

Dans les Ardennes, un particulier dont les volailles ne sont pas commercialisées a décelé un cas de grippe aviaire. Le niveau de risque passe à «modéré» sur «l’ensemble du territoire métropolitain».

Photo d’illustration.

Photo d’illustration.

Heinz Zumbühl

Un cas de grippe aviaire a été détecté dans une basse-cour des Ardennes, entraînant immédiatement le relèvement du niveau de risque en France à «modéré» et le confinement dès vendredi des volailles dans les zones sensibles.

À peine une semaine après l’annonce officielle de la fin de l’influenza qui avait conduit à l’abattage de plus de 3,5 millions de volailles l’hiver dernier, un nouveau cas détecté non loin de la frontière belge sonne l’alerte générale chez les éleveurs français.

«Ce cas ne remet pas en cause le statut recouvré par la France le 2 septembre de «pays indemne d’influenza», a-t-on souligné au ministère de l’Agriculture. Confirmé jeudi, il a été détecté chez un particulier dont les volailles ne sont pas commercialisées. Mais le danger est là. Et l’élévation du niveau de risque, de «négligeable» à «modéré», sur «l’ensemble du territoire métropolitain», entre en vigueur «immédiatement», selon l’arrêté publié vendredi au Journal officiel.

Des mesures de prévention sont rendues obligatoires dans les communes situées dans des zones dites à risque particulier (ZRP), c’est-à-dire abritant des zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs – essentiellement les couloirs de migration des volatiles.

Parmi ces mesures, sont notamment imposées la mise à l’abri des volailles dans les exploitations (et non plus en plein air), l’interdiction de rassemblement d’oiseaux (pour les concours), ou la vaccination obligatoire dans les parcs zoologiques pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet.

«Pas d’affolement»

Ces mesures sont destinées à contenir toute nouvelle flambée, après une année désastreuse pour les éleveurs de canards. Entre novembre et mai, la France avait recensé près de 500 foyers d’influenza aviaire dans des élevages de volailles de 15 départements, principalement dans le Sud-Ouest réputé pour sa production de foie gras.

«Pas d’affolement. C’est une mesure d’extrême prudence et de précaution. C’est tôt, mais cela permet de mieux se préparer», a déclaré à l’AFP Eric Dumas, le tout nouveau président du Cifog, l’interprofession des palmipèdes à foie gras. «Notre ADN, c’est le plein air», rappelle-t-il, tout en convenant que la mise à l’abri est nécessaire. «Personne ne veut revivre ce qu’on a subi cette année».

C’est tôt, mais cela permet de mieux se préparer.

Eric Dumas, le tout nouveau président du Cifog

Éleveur dans les Landes, département qui a concentré avec le Gers et les Pyrénées-Atlantiques 95% des foyers d’influenza hautement pathogène cet hiver, Eric Dumas fait partie des producteurs qui doivent confiner dès à présent.

«On sait qu’on n’aura plus de dérogation dans les petits élevages pour laisser les canards dehors», a souligné pour sa part Florian Boucherie, président de la commission circuits courts du Cifog, qui élève, gave et transforme ses oies et canards sur son exploitation du Périgord noir.

Lui n’est pas encore concerné par le relèvement du niveau de risque, mais conscient des enjeux. «On se dit que si on joue tous le jeu, le futur sera plus vert».

La France, numéro un de la production de foie gras de canard

Le risque est énorme pour la France, de loin numéro un mondial, qui produit autour de 30 millions de tonnes de foie gras de canard. Un chiffre tombé à 21 millions de tonnes cette année.

Le ministère a précisé que toutes les mesures engagées ce vendredi seraient «accompagnées d’une surveillance clinique quotidienne dans tous les élevages (commerciaux et non commerciaux)».

Il y aura du foie gras à Noël.

Eric Dumas, le tout nouveau président du Cifog

Si une nouvelle épizootie se développait, entraînant la perte du statut indemne, cela impliquerait la fermeture automatique de certains marchés, comme la Chine et la Corée du Sud. En attendant, Eric Dumas se veut rassurant: «On veut montrer qu’on rebondit, on sera présent» dans les rayons en fin d’année. «Il y aura du foie gras à Noël», a-t-il assuré en fin de semaine devant des journalistes.

Version originale publiée sur 20min.ch

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