La Suisse, deuxième pays aux soins les plus chers, selon une étude

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SantéLa Suisse, deuxième pays aux soins les plus chers, selon une étude

Seuls les États-Unis ont des coûts de la santé par habitant plus élevés que chez nous. Mais nous sommes les champions des soins non remboursés.

Michel Pralong
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Michel Pralong
L’étude a également calculé le coût d’une nuit en soins intensifs à cause du Covid: c’est 8500 francs en Suisse.

L’étude a également calculé le coût d’une nuit en soins intensifs à cause du Covid: c’est 8500 francs en Suisse.

François Mellilo

Le système de santé suisse coûte cher. Cela, on le savait. Une étude confirme qu’il est l’un des plus élevés de la planète. Les dépenses totales par habitant se monteraient ainsi selon ces calculs à 8477 euros (8856 francs), soit le deuxième montant le plus élevé derrière les États-Unis, qui en sont à 9578 euros. La Norvège est troisième avec 7022 euros, loin devant le quatrième, l’Islande, avec 5503 euros. Dernière de cette liste qui compte 60 pays, l’Inde, avec des coûts de la santé qui se montent à 56 euros par habitant.

Ce comparatif 2022 a également calculé les soins payés directement par les habitants à travers l’assurance obligatoire et les impôts. Les États-Unis sont une nouvelle fois en tête, payant 700% plus que la médiane des 60 pays étudiés. La Suisse est ici troisième avec 472%, derrière la Norvège (509%).

Beaucoup plus de soins non remboursés qu’ailleurs

La Suisse est en tête pour le montant des soins non remboursés. Pour faire ce calcul, l’étude a évalué la contribution globale que les ménages apportent directement à partir de leur revenu principal ou de leur épargne aux biens et services de santé. Bref, les soins payés de leur poche et non pas par les assurances diverses. Cela a ensuite été comparé avec les autres pays: la Suisse a donc des dépenses directes 538% plus élevées que la médiane des 60 pays. C’est beaucoup plus que les États-Unis (222%) et la Norvège (189%) qui complètent une fois encore le podium.

Autre donnée: le coût d’une nuit passée aux urgences à cause du Covid. Ces coûts prennent en compte les analyses de laboratoire, les médicaments, le matériel de protection jetable, les soins et la nourriture ainsi que les coûts de main-d’œuvre des infirmières et des médecins. L’étude a collecté ces données à partir d’une série d’articles scientifiques et de reportages réalisés entre avril 2020 et novembre 2021. Une nuit aux États-Unis revient ainsi à 18 363 euros, en Norvège à 10 164 euros et en Suisse à 8154 euros (8500 francs suisses).

Les médicaments en Suisse ne sont pas les plus chers

En ce qui concerne le coût moyen des soins ambulatoires par habitant, il est 3270% plus élevé aux États-Unis que la médiane des pays, soit quatre fois plus que deuxième sur la liste, la Suisse (813%). C’est également aux États-Unis que les médicaments sont les plus chers (1309% de plus que la médiane). La Suisse pour une fois n’est pas sur le podium, mais 4e (derrière le Mexique et le Luxembourg) avec des médicaments 143% plus chers que la médiane.

Cette étude a été conduite par Bridge Patient Portal, une entreprise américaine qui propose des solutions d’application en ligne pour mettre en relation le patient et les fournisseurs de soins (médecins et hôpitaux). Elle promeut donc notamment l’utilisation accrue de la télémédecine et les soins virtuels pour faire baisser les coûts de la santé.

Un accès aux soins correct, sans plus

L’étude a également calculé un score, qui reflète l’accès aux soins, il représente la proportion de la population d’un pays qui a facilement accès aux services de santé essentiels. C’est le Canada qui obtient le meilleur score, avec 89% de sa population qui a un accès facile. La Suisse n’est ici que 13e, avec 83%. Le Nigeria ferme ce classement avec 42%.

«La pandémie a révélé l’inégalité des systèmes de santé dans les pays du monde entier, avec certains mieux équipés que d’autres pour faire face à une pression extrême», a commenté John Deutsch, PDG de Bridge Patient Portal dans un communiqué. «Alors que nous commençons à entrer dans la nouvelle normalité postpandémique, les gouvernements doivent tirer les leçons du sous-financement historique en investissant stratégiquement dans les soins de santé pour stimuler et améliorer l’accès des citoyens à des soins de santé de qualité».

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