France - Le procès des attentats du 13-Novembre s’ouvre mercredi à Paris

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FranceLe procès des attentats du 13-Novembre s’ouvre mercredi à Paris

Le procès des attentats du 13-novembre est hors norme à bien des égards et durera jusqu’au 24 ou 25 mai 2022, une durée sans précédent pour une audience criminelle en France.

L’audience doit débuter à 12H30 au Palais de justice de Paris, où commenceront à affluer dans la matinée et sous très haute surveillance les centaines de parties civiles, d’avocats et de journalistes attendus.

L’audience doit débuter à 12H30 au Palais de justice de Paris, où commenceront à affluer dans la matinée et sous très haute surveillance les centaines de parties civiles, d’avocats et de journalistes attendus.

AFP

Des kamikazes devant le Stade de France, des armes de guerre en plein Paris, 130 morts et une nuit qui a traumatisé le pays. Six ans après, le procès «historique» des attentats du 13 novembre 2015 s’ouvre mercredi midi, au cœur de la capitale.

L’audience doit débuter à 12H30 au Palais de justice de Paris, où commenceront à affluer dans la matinée et sous très haute surveillance les centaines de parties civiles, d’avocats et de journalistes attendus. Le procès, qui sera filmé pour l’Histoire, est hors norme à bien des égards. Il est prévu jusqu’au 24 ou 25 mai 2022, soit sur neuf mois, une durée sans précédent pour une audience criminelle en France.

Il est aussi inédit par l’ampleur du dossier – 542 tomes – par son nombre de parties civiles – au moins 1800 – et enfin par sa charge émotionnelle. «La France entière va regarder ce procès, le monde entier va regarder ce procès», a résumé le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti en visitant lundi la salle construite pour l’occasion.

20 accusés

Quelque 550 personnes y prendront place. Et à l’ouverture de l’audience, c’est sans doute vers Salah Abdeslam que tous les regards se tourneront. Le Franco-marocain, âgé de 31 ans, est le «dixième homme», seul membre encore en vie des commandos téléguidés par le groupe État islamique (EI) qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés à Saint-Denis et Paris.

La cour d’assises spéciale doit juger au total 20 accusés, soupçonnés d’être impliqués à divers degrés dans la préparation des attentats, les plus sanglants de l’après-guerre en France. Dix prendront place dans le box aux côtés de Salah Abdeslam, trois autres, sous contrôle judiciaire, comparaîtront libres.

Six autres enfin sont jugés par défaut, dont le donneur d’ordres et vétéran du djihad Oussama Atar, et les «voix» françaises de la revendication de l’EI, les frères Fabien et Jean-Michel Clain, tous trois présumés morts en Syrie. Les deux premières journées d’audience seront essentiellement consacrées à l’appel des parties civiles. Pour éviter la cohue attendue, les associations de victimes ont conseillé à leurs membres de ne pas venir.

«Plongeon dans l’inconnu»

Pour le reste, «c’est un plongeon dans l’inconnu», dit Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l’association Life for Paris. «On a hâte que ça commence avec cette question: comment ça va se passer pendant neuf mois?»

Chargée du soutien psychologique, l’association Paris Aide aux Victimes a reçu «énormément d’appels» ces derniers jours. Pour des questions logistiques, mais pas seulement. «On sent qu’il y a de l’angoisse, de l’effervescence. Certains se demandent ce que ça va leur faire de voir les accusés dans le box», explique la directrice Carole Damiani. Les rescapés et proches commenceront à témoigner à la barre fin septembre. Ils se succéderont pendant cinq semaines pour raconter cette nuit d’épouvante et ses séquelles.

Enquête tentaculaire

Ce vendredi 13 novembre 2015, il est 21h16 quand le pays bascule dans la terreur: un «kamikaze» vient de se faire exploser près du Stade de France, où se joue le match amical France-Allemagne. Puis au cœur de Paris, deux commandos de trois hommes mitraillent à l’arme de guerre des terrasses de cafés et de restaurants et tirent sur la foule d’un concert au Bataclan, où l’assaut sera donné peu après minuit.

Deux assaillants sont en fuite, la traque s’organise. Le 18 novembre, Abdelhamid Abaaoud, un des djihadistes les plus recherchés et chef opérationnel des attentats, et son complice, sont tués lors de l’assaut de l’immeuble où ils s’étaient retranchés. L’enquête tentaculaire a permis de reconstituer largement la logistique des attentats et mis au jour une cellule bien plus importante, qui a également frappé Bruxelles le 22 mars 2016 et fait 32 morts.

La cour, qui n’interrogera pas les accusés avant 2022, arrivera-t-elle à lever les dernières zones d’ombre du dossier, à commencer par le rôle exact joué par Salah Abdeslam, mutique pendant l’instruction? «Ce procès promet d’être chargé en émotions, la justice se devra toutefois de les tenir à distance si elle ne veut pas perdre de vue les principes qui fondent notre État de droit», mettent en garde les avocats de Salah Abdeslam, Olivia Ronen et Martin Vettes.

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