Deux fois plus de neige aujourd’hui que fin février

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Situation avalancheuseDeux fois plus de neige aujourd’hui que fin février

Les dernières précipitations au-dessus de 2000 m offrent de très belles conditions. Le risque de coulées reste présent.

Evelyne Emeri
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Evelyne Emeri

Le printemps en plaine. L’hiver à la montagne. C’est le constat de ceux qui aiment dévaler les pistes des domaines skiables encore ouverts ou ceux qui aiment randonner en peau de phoque avant de fendre la poudre blanche. L’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF) vient de dévoiler ses derniers relevés. Si Pâques nous a choyés avec un soleil généreux et des températures de saison, la succession de fronts météorologiques au nord et à l’ouest juste après a apporté beaucoup de neige fraîche en altitude, plus particulièrement dans les Grisons.

Surcharge subite

Un fort danger de degré 4 avait été décrété temporairement sur le versant nord des Alpes. La semaine passée et encore ce week-end jusqu’à hier lundi 17 avril, il a continué à neiger: 120 à 180 cm ont été relevés au col du Susten (Alpes uranaises) et jusqu’aux Alpes glaronaises. Compte tenu de cette surcharge et d’indices de couches fragiles, le SLF a estimé que des coulées pouvaient se décrocher dans la neige ancienne proche du sol et atteindre parfois une très grande ampleur. À la mi-avril (187 cm), il y avait presque deux fois plus de neige que fin février (104 cm) selon les mesures de la station du site expérimental du Weissfluhjoch (2536 m) au-dessus de Davos (GR), site historique du Service des avalanches.

Mercredi dernier 12 avril, Crans-Montana: lors d’un test de résistance du SLF près de Bella Lui à 2460 m, ce bloc s’est cassé au niveau de la couche de neige ancienne. Cela démontre la stabilité moyenne du manteau blanc.

Mercredi dernier 12 avril, Crans-Montana: lors d’un test de résistance du SLF près de Bella Lui à 2460 m, ce bloc s’est cassé au niveau de la couche de neige ancienne. Cela démontre la stabilité moyenne du manteau blanc.

Vincent Bettler

Le retour des valeurs moyennes

«Les conditions en haute montagne, au-dessus de 2000 m, sont excellentes. Nous avions un déficit en février. Il avait déjà beaucoup reneigé la deuxième semaine de mars après une longue période de beau temps, explique Pierre Huguenin, responsable romand de l’Institut fédéral spécialisé, Actuellement, à mi-avril, nous sommes revenus à des valeurs moyennes de hauteur de neige en haute altitude. Ce qui n’est pas le cas en altitude intermédiaire (1000 à 2000 m): les valeurs restent là inférieures aux données moyennes.»

Degré marqué

S’agissant du risque avalancheux, l’expert basé à Sion précise que «depuis quelques jours, il est de degré 3 (ndlr. sur l’échelle européenne à cinq degrés). Le danger est présent, mais moins qu’il y a deux semaines. Il y a de la neige soufflée au nord du Rhône et dans le Bas-Valais. Au sud du Rhône, il y a un problème de neige ancienne qui perdure. Il faut rester attentif. De manière globale, le manteau a retrouvé son épaisseur et nous sommes éloignés des couches fragiles».

Si aucune coulée mortelle ne s’est produite du 11 au 17 avril, le SLF a comptabilisé sept avalanches sans conséquences dramatiques, impliquant onze personnes dont une entièrement ensevelie. Le samedi 8 avril (week-end de Pâques), une importante avalanche a emporté seize personnes sur le flanc de l’Alphubel (4206 m) qui surplombe Saas-Fee (VS). Toutes ont été dégagées en vie.

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