FootballServette peut compter sur l’infatigable Timothé Cognat
Le milieu français de 26 ans est le seul grenat à avoir participé à l’ensemble des 46 matches disputés par son équipe jusqu’ici. Avant le 47e samedi (18 heures) à Winterthour.
- par
- Valentin Schnorhk
Il s’est écoulé 252 jours depuis le début de la saison, le 22 juillet dernier. De ce total, Timothé Cognat peut retrancher 2 jours, 15 heures et 45 minutes. C’est le temps qu’il a passé, en match, sur un terrain. L’équivalent de 3825 minutes. Le total du milieu français sur l’exercice 2023-24, toutes compétitions confondues.
Timothé Cognat est infatigable: il est le seul Servettien à avoir participé à l’ensemble des 46 matchs que son équipe a disputés jusqu’ici. Entre la Super League, les différentes Coupes d’Europe et la Coupe de Suisse, il ne s’est pas passé une seule rencontre de Servette sans que le numéro 8 grenat ne mette un petit moment le pied sur la pelouse. Et pas de raison qu’il ne joue pas ce samedi (18 heures) à Winterthour.
Temps de jeu minimum sur un match, temps additionnel compris? 25 minutes contre Meyrin lors du 1ᵉʳ tour de la Coupe de Suisse mi-août. C’est simple: sur les 46 matches en question, Cognat n’a été placé sur le banc par René Weiler qu’à huit reprises: trois fois en Europa League, deux fois en Conference League, deux fois en Coupe et seulement une fois en championnat (à Stade Lausanne à la 3e journée).
Une récupération optimisée
«C’est dans ma philosophie de beaucoup donner», hausse-t-il presque les épaules. Comme si cela n’avait rien d’anormal. «J’ai cette faculté de pouvoir enchaîner les matchs, poursuit Timothé Cognat. J’ai cette chance d’arriver à vite récupérer, et cela aide pour répéter les efforts.»
D’une certaine façon, rien de nouveau: depuis son arrivée à Servette en 2018, Cognat n’a manqué que vingt rencontres (sur un total de 245). Pour des suspensions, pour une blessure à la cheville à l’automne 2021 qui l’a mis sur le flanc pendant près de deux mois et pour quelques petits pépins.
Sauf que Servette n’avait jamais été confronté à un calendrier aussi chargé que cette saison. Et cela suppose une certaine adaptation. «Cette année, j’ai passé un cap, aussi en dehors du terrain afin d’être plus performant, détaille l’ancien Lyonnais. Je fais beaucoup plus de soins, mon alimentation a changé, je suis aussi plus rigoureux avec le sommeil afin d’optimiser mon temps de récupération. C’étaient des aspects que je devais améliorer. Et quand tu enchaînes les matchs, il faut mettre en place des protocoles pour répercuter ces performances et être frais physiquement.» À 26 ans, il y a aussi une forme de maturité, si ce n’est d’expérience.
Toujours plus créatif
Au point de réaliser l’une des meilleures saisons de sa carrière et peut-être même la meilleure. Son entraîneur René Weiler sait l’importance qu’il y a à placer en Cognat: «Il est important pour le club, il a beaucoup de qualités. Il a augmenté son niveau de jeu, il est devenu plus décisif, il prend plus de responsabilités pour l’équipe dans le jeu sans ballon. Et il a envie de jouer au foot. Il court beaucoup, demande les ballons et il est fort avec.»
L’activité de Cognat se raconte également avec des chiffres. Ceux très bruts, d’abord: six buts et cinq passes décisives toutes compétitions confondues. «Sur le plan physique, c’est ma saison la plus aboutie, reconnaît-il. Et puis, j’ai aussi un peu plus de statistiques, je suis plus décisif et ça fait des différences.» Mais il y a aussi les données avancées, qui soulignent son impact en Super League. Il est par exemple le milieu qui intercepte le plus de ballons en championnat. Il est aussi le joueur de Super League qui réussit le plus de passes dans les vingt derniers mètres.
Et pourtant, pas encore de quoi contenter totalement René Weiler: «Il peut être encore plus direct dans cette zone-là. Mais il est l’un des meilleurs milieux de Suisse. Peut-être même le meilleur.» Sourire en coin. Il y a débat et certains autres prétendants (Jashari, Ugrinic par exemple) pourraient revendiquer le titre. Reste que le technicien n’y est sans doute pas pour rien dans ce Cognat qui prend une dimension encore plus importante.
Un style qui lui convient
Si le Français a toujours fait des différences à Servette, c’est quand les Grenat avaient des périodes plus «verticales» qu’il s’exprimait le mieux de par sa capacité à porter le ballon sur de longues distances. Et ce n’est sans doute pas un hasard que le style de jeu plus dynamique de Weiler s’accorde parfaitement avec les qualités de l’ancien champion d’Europe M17.
«Ce système me convient, j’ai pu me l’approprier, acquiesce Cognat. Le coach nous a laissés nous l’approprier, même si les débuts ont été difficiles.» Tout cela remonte à bien loin. Désormais, Servette peut assumer des ambitions de titre. Surtout, le voilà désormais délesté d’une compétition (la Conference League) et a pu compter sur la trêve pour se reposer.
Du moins, a priori. «Même si ça fait du bien de couper physiquement et mentalement, j’aurais préféré continuer à enchaîner les matchs.» Signé l’infatigable Timothé Cognat, forcément.