Afrique du Sud: La police cherche un violeur qu’elle pensait mort

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Afrique du SudLa police recherche un violeur en série qu’elle pensait mort

Après avoir découvert un corps calciné dans une prison, la police sud-africaine pensait que le cas était clos. Mais le corps n’était pas celui du «violeur Facebook», qui s’était enfui.

La police sud-africaine doit se remettre sur la piste du «violeur Facebook».

La police sud-africaine doit se remettre sur la piste du «violeur Facebook».

photo d’illustration AFP

La police sud-africaine a annoncé, lundi, rechercher un fugitif meurtrier et violeur en série qu’elle pensait mort depuis mai 2022, après la découverte d’un cadavre calciné dans sa cellule de prison de Bloemfontein, où il purgeait sa peine. Des analyses ADN ont déterminé que la victime n’était pas Thabo B., a révélé la police ce week-end.

«À l’heure qu’il est, notre priorité est de retrouver ce fugitif et d’établir comment exactement il a maquillé sa propre mort», a déclaré, lundi, la porte-parole de la police, Athlenda Mathe. Surnommé le «violeur Facebook», pour avoir attiré ses victimes via le réseau social – au moins une d’entre elles avait été tuée –, Thabo B. avait été condamné, en 2012, à la prison à vie.

Dimanche, la police a révélé que, d’après l’autopsie, la victime retrouvée dans sa cellule avait succombé à un violent coup porté à la tête, avant que son corps soit incendié. Une nouvelle enquête pour meurtre a été ouverte.

En train de faire ses courses ou en visioconférence à New York

L’affaire a suscité un vif émoi en Afrique du Sud, où les associations de défense des droits des femmes reprochent régulièrement au gouvernement son incapacité à juguler les violences faites aux femmes. «Le scénario de cette histoire ressemble à un film et fait froid dans le dos. Je peux imaginer comment ça a été accueilli par ses victimes», a déploré Bafana Khumalo, codirectrice de l’ONG Sonke Gender Justice. Entre octobre et décembre 2022, la police a enregistré pas moins de 12’000 viols dans le pays.

C’est un média local, GroundUp, qui le premier a émis des doutes, en novembre 2022, sur le décès de Thabo B. Depuis, des photographies montrant, selon certains, le condamné faisant ses courses dans un centre commercial d’un quartier chic de Johannesburg ont émergé. Et plusieurs femmes ont publiquement affirmé que le violeur en série les avait contactées via les réseaux sociaux.

Avant son évasion, Thabo B. avait, semble-t-il, réussi, depuis sa cellule, à animer, sous une fausse identité, une escroquerie dans le secteur des médias. Une vidéo, devenue virale, le montre en train de s’adresser à une société par visioconférence, où il prétend se trouver à New York. «L’évasion de Thabo B. témoigne de l’incompétence de l’administration pénitentiaire et de la corruption endémique de ce secteur», a dénoncé le parti radical de gauche des Combattants pour la liberté économique.

(AFP)

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