GenèveLe directeur des HUG augmenté de 70 000 francs par an
Le salaire annuel de Bertrand Levrat est désormais de 450 000 francs. Les autorités genevoises avancent que c’est moins que dans d’autres cantons.
- par
- R.M.
Le Conseil d’État genevois a décidé d’augmenter substantiellement le directeur des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Bertrand Levrat touchera 70 000 francs de plus par année, soit 450 000 francs.
Le Conseil d’État a émis un arrêté en mars sur cette augmentation de 18%, révèle la «Tribune de Genève». Cette hausse avait en fait déjà été octroyée en 2020 mais elle avait fait polémique car on était en pleine pandémie et Bertrand Levrat y avait renoncé en février 2021.
Comment justifier aujourd’hui cette grosse augmentation? Par la responsabilité de Bertrand Levrat, qui est à la tête de quelque 12 000 collaborateurs, répond le conseiller d’État Mauro Poggia, en charge de la santé. Comme par son professionnalisme et ses résultats.
Surtout, selon les autorités genevoises, le patron des HUG est en fait bien moins rémunéré que ses pairs. «Son traitement était même inférieur à certains hôpitaux cantonaux non universitaires. Rien ne justifiait cette situation», souligne Mauro Poggia dans le quotidien genevois.
Salaires supérieurs ailleurs
Avant cette augmentation, Bertrand Levrat touchait donc quelque 380 000 francs par an. Un salaire qui n’avait pas été réévalué depuis 2013. Or, note la «Tribune de Genève», le salaire annuel du directeur de l’Inselspital de Berne est par exemple de 670 000 francs.
En outre, selon une étude de 2016, le salaire médian des patrons d’hôpitaux universitaires était déjà de 537 000 francs et le salaire moyen de 475 000 francs, selon Mauro Poggia.
Voilà pour les comparaisons économiques. Mais cette augmentation fait tout de même grincer des dents dans les syndicats.
«Avec de tels salaires, les très hauts cadres sont déconnectés de la réalité du terrain. On augmente le directeur alors que la réévaluation de certains métiers est bloquée depuis quinze ans. C’est un mauvais signal pour le personnel», juge Quentin Stauffer, du syndicat SSP (Syndicat des services publics).