PanamaLa justice ordonne l’arrestation de l’ex-président Martinelli
Ricardo Martinelli, président du Panama de 2009 à 2014, est réfugié à l’ambassade du Nicaragua après sa condamnation à 11 ans de prison pour blanchiment de capitaux.
Une juge panaméenne a ordonné jeudi l’arrestation de l’ancien président Ricardo Martinelli, qui s’est réfugié à l’ambassade du Nicaragua après avoir obtenu l’asile dans ce pays. La juge Baloisa Marquinez a «ordonné la détention préventive» de Ricardo Martinelli, 71 ans, pour «risque de fuite», selon un communiqué du tribunal.
Ricardo Martinelli, président de 2009 à 2014, a été reconnu coupable l’année dernière de blanchiment de capitaux après avoir acheté en 2010 la majorité des actions du groupe de presse Editora Panama America. L’ex-président de droite a été condamné en juillet à près de 11 ans de prison et à une amende de 19 millions de dollars.
Au début du mois, il a obtenu l’asile à l’ambassade du Nicaragua au Panama, quelques jours seulement après avoir perdu un dernier recours devant la Cour suprême.
Managua a demandé aux autorités panaméennes d’assurer son «départ rapide» vers le Nicaragua pour des raisons humanitaires, mais le Panama a rejeté cette demande.
Coup dur porté aux espoirs de réélection
L’arrêt de la Cour suprême a porté un coup aux espoirs de réélection en mai de Ricardo Martinelli, qui a dénoncé une «manœuvre illégale de dernière minute» visant à l’écarter de la course à la présidence.
Le riche homme d’affaires avait remporté début juin les primaires de son parti, et malgré ses démêlées avec la justice, il comptait parmi les favoris du scrutin présidentiel, selon les sondages.
Ricardo Martinelli, qui était millionnaire lorsqu’il est devenu président en 2009, a fait l’objet d’enquêtes sur de multiples scandales de corruption depuis qu’il a quitté ses fonctions. En 2021, il a été acquitté des accusations d’espionnage et de détournement de fonds publics.
Il doit faire face à un autre procès, prévu après les élections du 5 mai, concernant des paiements de pots-de-vin qui auraient été versés pendant sa présidence par le géant brésilien de la construction Odebrecht pour des projets de travaux publics au Panama.