GéorgieFini l’hôpital, retour à la case prison pour l’ex-président
L’ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili, devenu chef de l’opposition, a été renvoyé jeudi à sa prison depuis l’hôpital militaire où il était soigné.
Arrêté le 1er octobre à son retour de huit ans d’exil en Ukraine, Mikheïl Saakachvili, avait refusé de s’alimenter pendant 50 jours. Il protestait ainsi contre son incarcération pour une condamnation pour abus de pouvoir dont il dénonce le caractère politique.
Ce pro-occidental de 54 ans, à la tête de son pays de 2004 à 2013, a recommencé à s’alimenter après avoir été transféré fin novembre vers un hôpital militaire à Gori (est).
«Le détenu Mikheïl Saakachvili est dans l’établissement pénitentiaire numéro 12», a dit jeudi le Service pénitentiaire géorgien, annonçant donc son retour à la prison de Roustavi, à une trentaine de kilomètres de la capitale Tbilissi.
Graves troubles neurologiques
Un député du parti au pouvoir Rêve géorgien, David Sergueïenko, a assuré à la presse que, selon l’hôpital militaire, l’état de santé de Mikheïl Saakachvili s’était «stabilisé».
Nika Gvaramia, l’avocat de M. Saakachvili, a affirmé toutefois que son client avait le même poids en quittant l’hôpital qu’au moment de son hospitalisation après la grève de la faim.
«Il est faible», a déclaré M. Gvaramia à la presse, en précisant qu’une annonce serait faite vendredi sur l’état de santé de son client.
Un conseil indépendant de médecins avait indiqué en décembre que l’ancien président souffrait encore de graves troubles neurologiques, conséquence selon eux de mauvais traitements subis en détention.
L’arrestation de cette figure de l’opposition a exacerbé la crise politique issue des législatives de l’an dernier en Géorgie, marquées par des fraudes selon l’opposition, et elle a aussi déclenché les plus importantes manifestations antigouvernementales en 10 ans.
Les défenseurs des droits humains accusent le gouvernement géorgien d’user des poursuites pénales pour sanctionner les opposants politiques.