Hockey sur glace: Asselin et Devos, les deux laissés-pour-compte du HC Ajoie

L’un est le capitaine du HC Ajoie et une véritable légende du club. L’autre était le meilleur buteur jurassien, avec 22 réussites, la saison dernière. Phil-Michaël Devos et Guillaume Asselin ont tous les deux connu des moments couronnés de succès avec les Vouivres. Pourtant, la situation s’est détériorée. Les deux Québécois n’ont participé qu’à deux matches sur les neufs disputés par les Ajoulots depuis le 30 octobre.

Cette date coïncide avec l’arrivée de Dmytro Timashov à Porrentruy. L’ailier suédois s’est rapidement imposé comme un titulaire indiscutable. À cela s’ajoute la volonté de Christian Wohlwend d’aligner régulièrement deux étrangers (Brennan et Gélinas) en défense. Asselin et Devos ont ainsi rétrogradé dans le cercle des étrangers.

«On joue au hockey car c’est notre plus grande passion et qu’on adore ça, abondent-ils. Cette situation ne nous plaît pas, car personne ne signe un contrat pour ne pas jouer.» «Je suis comme un enfant, je veux toujours aller sur la glace. Être dans les tribunes me prive un peu de ce plaisir», ajoute Guillaume Asselin.

Plus que la mise à l’écart c’est la façon dont elle s’est déroulée qui peut laisser amer. «J’ai fait un point lors de notre victoire contre Kloten (ndlr: le 31 octobre, date du premier match de Timashov) et ensuite je suis sorti de l’alignement sans que je ne comprenne pourquoi, raconte le numéro 38. Je n’ai pas vraiment eu de discussions avec le coach. C’est quand je vois mon nom sur le cinquième bloc à l’entraînement que je sais que je ne vais pas jouer. Mais ce sont ses décisions et il faut les respecter.»

Dans un tel contexte, la recette est simple. Il faut faire preuve de patience et contrôler ce qui peut l’être. À savoir de tout donner à l’entraînement et surtout, de maintenir un comportement professionnel. «On garde le sourire et on ne se plaint pas, ce n’est pas le moment de devenir un cancer pour le vestiaire», imagent-ils.

D’autant plus que Phil-Michaël Devos est toujours capitaine du HC Ajoie. «C’est plus difficile de tenir ce rôle, mais je ne peux rien dire de plus», répond-il de manière évasive, après avoir réfléchi quelques instants.

Malgré la volonté d’adopter une attitude positive, la situation reste difficile à gérer mentalement et moralement. «Habituellement, mes enfants me demandent de jouer avec eux dès que j’arrive à la maison et j’arrive facilement à me changer les idées», témoigne Guillaume Asselin. Mais, sa femme et ses deux garçons sont en visite familiale au Canada depuis la mi-novembre et rentreront à la mi-décembre.

«Ce voyage tombe au mauvais moment pour moi. Je me retrouve un peu seul avec mes pensées. J’aimerais qu’ils soient là pour me soutenir dans cette période. Ma femme agit un peu comme ma coach mental, elle a toujours le bon mot pour m’aider.»

Chez Phil-Michaël Devos, la présence d’une petite fille de 7 mois joue également un rôle important. «Elle me fait des sourires et des bruits dès qu’elle me voit, cela me permet de facilement penser à autre chose. C’est important d’être capable de séparer le professionnel et le privé.»

Au-delà de la dimension mentale, le fait de passer plusieurs rencontres consécutives avec la casquette de surnuméraire engendre des tracas sur le plan physique. Moins ils jouent, plus ils risquent de se retrouver hors de forme lorsqu’ils seront relancés.

Là encore, leur point de vue se rejoint: «C’est compliqué et on manque forcément de rythme, mais cela fait partie du sport. On est des professionnels, on se doit d’être prêts à jouer n’importe quand. Car quand on sera sur la glace, il n’y aura pas d’excuses et on devra performer.»

Le capitaine du HCA aura l’occasion de prouver sa valeur dès vendredi soir (19 h 45) contre Ambri. Légèrement touché au haut du corps, Frédérik Gauthier sera laissé au repos pour les deux parties du week-end. Cette absence ouvre une place dans l’alignement à Devos et lui offre une possibilité de mettre fin à son interminable disette de buts qui dure depuis le 14 janvier 2023. Guillaume Asselin devra encore prendre son mal en patience.