Couronnement Charles IIILa police «regrette» l’arrestation de manifestants antimonarchie
La police londonienne a indiqué, lundi soir, «regretter» que les six manifestants antimonarchie arrêtés samedi n’aient pas pu manifester comme ils l’avaient prévu.
Tôt samedi matin, six membres du groupe antimonarchie Republic, dont le leader Graham Smith, ont été arrêtés dans le centre de Londres alors qu’ils se rendaient à Trafalgar Square pour manifester au passage du roi. La police avait également saisi leurs pancartes. Ils ont été libérés tard samedi, plus de seize heures après leur arrestation, suscitant de vives critiques.
Dans un communiqué lundi soir, la police londonienne s’est justifiée en expliquant avoir arrêté six personnes «soupçonnées d’être équipées pour s’enchaîner». En vertu d’une loi entrée en vigueur mercredi, critiquée jusqu’à l’ONU, la police britannique peut arrêter des personnes en possession de matériel susceptible d’être utilisé pour s’enchaîner sur la voie publique.
La police londonienne ajoute toutefois que «l’enquête n’a pas pu prouver l’intention d’utiliser (les objets saisis) pour s’enchaîner et perturber la manifestation.» «Nous regrettons que les six personnes arrêtées n’aient pas pu rejoindre le groupe de manifestants à Trafalgar Square et ailleurs sur le parcours du cortège», conclut Scotland Yard, soulignant qu’aucune poursuite ne serait engagée.
Vives critiques
L’arrestation de Graham Smith et des cinq autres membres de Republic, samedi, a été vivement critiquée par les centaines de manifestants antimonarchie qui s’étaient rassemblés pour huer le carrosse transportant Charles III à l’abbaye de Westminster.
«C’est quelque chose qu’on s’attend à voir à Moscou, pas à Londres», avait également réagi l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch. Graham Smith a indiqué sur Twitter que trois policiers s’étaient rendus à son domicile lundi soir et ont présenté des excuses. «L’excuse n’est pas acceptée», a-t-il indiqué.
Plus tôt dans la journée, il avait critiqué la nouvelle loi sur l’ordre public, introduite selon lui «pour leur donner le pouvoir de nous arrêter sous n’importe quel prétexte futile». «Nous n’avons plus le droit de manifester dans ce pays, nous n’avons qu’une liberté de manifester avec l’autorisation de policiers et d’hommes politiques», a-t-il affirmé sur la BBC.
Au total, la police londonienne a procédé à 64 arrestations le jour du couronnement du roi, dont des militants écologistes.