Hockey sur glaceLe LHC de Ward est-il meilleur ou moins bon que celui de Fust?
Lausanne attend Langnau pour une double confrontation ce week-end. L’occasion de s’intéresser à la qualité du jeu produit par les Lions sous la houlette de Geoff Ward.
- par
- Ruben Steiger
Le 4 novembre dernier, après un début de saison manqué, le Lausanne HC a pris la décision de destituer Petr Svoboda de ses fonctions de directeur des opérations hockey. Ce changement en a provoqué un autre. John Fust, l’entraîneur, est passé directeur sportif et a été remplacé à la bande par Geoff Ward.
L’arrivée du Canadien de 60 ans n’a pas apporté la métamorphose espérée et le fond de jeu des Lions est régulièrement critiqué. En 18 sorties sous sa férule, Lausanne a récolté 20 points, soit une moyenne de 1.11 par match, à peine mieux qu’avec John Fust (1.05 pt/match en 19 rencontres). Au-delà du constat comptable, est-ce que le LHC version Ward joue mieux que celui de son prédécesseur? On fait le point avant la double confrontation décisive du week-end contre Langnau.
Plus de jeu produit mais moins d’efficacité
En s’intéressant aux chiffres, on constate que l’animation offensive se porte mieux depuis le changement d’entraîneur. Le volume de tirs généré par le LHC est à la hausse. Entre le 6 novembre et le 19 janvier, la formation vaudoise domine même le classement de National League à la statistique du «Corsi For», utilisée pour mesurer la totalité des shoots, cadrés ou non, d’une équipe.
Une telle production provoque automatiquement des tirs «alibis», comme on peut parfois le voir lors des rencontres des Lions. Néanmoins, la moyenne de buts escomptés par 60 minutes de jeu a drastiquement augmenté depuis le changement à la bande. Le LHC est passé de 2.50 à 3.17 (ndlr: les statistiques proviennent du site NL Ice Data), le deuxième meilleur total sur la période, derrière FR Gottéron.
Cependant, malgré ces signaux positifs, Lausanne marque légèrement moins (ndlr: 2.56 buts/match avec Ward contre 2.58 avec Fust). Ces chiffres s’expliquent par une efficacité en berne, avec un taux de réussite de 7.18%. Ce pourcentage, le pire de la ligue, met en avant le manque de confiance, et probablement aussi de talent, du secteur offensif. Pas étonnant donc que seul Langnau ait marqué moins de buts cette saison.
Une défense paradoxale
De prime abord, l’arrière-garde lausannoise semble en net regain de forme depuis l’arrivée de Geoff Ward. La moyenne de buts encaissés par match a diminué de 3.42 à 3.11. Des chiffres en adéquation avec la volonté de l’Ontarien, à savoir une meilleure solidité défensive.
Mais ce secteur du jeu est paradoxal, car, en se penchant sur les autres statistiques, on se rend compte que les Lions concèdent plus de tirs depuis le 7 novembre. Ce qui a eu pour effet d’accroître le nombre de buts théoriquement reçus par le club.
Le portier titulaire Ivars Punnenovs doit faire face à environ deux tirs cadrés de plus par rencontre. Le gardien letton à licence suisse, principale satisfaction de l’exercice, joue un rôle important puisqu’il a amélioré son pourcentage d’arrêts lors des dernières semaines.
Des situations spéciales toujours en délicatesse
Les situations spéciales restent le talon d’Achille du Lausanne HC. Que ce soit l’avantage ou le désavantage numérique, ils n’ont pas évolué positivement depuis le changement d’entraîneur. Le pourcentage de réussite dans les deux situations a même légèrement diminué. La formation vaudoise est l’une des pires de National League dans le domaine (ndlr: 12e en power-play et 11e en box-play). Pour trouver une éclaircie, on constate qu’elle se procure plus d’occasions en jeu de puissance, comme le montre l’augmentation des buts escomptés dans cette situation, sous Geoff Ward. Mais cela reste insuffisant. L’absence d’un réel blueliner peut expliquer ces difficultés.
Finalement, on se rend compte à la lecture des statistiques que le LHC de Geoff Ward a des caractéristiques différentes que celui de John Fust, mais qu’il est difficile de dire s’il est meilleur ou moins bon. Le point positif réside dans l’animation offensive qui s’est améliorée depuis l’arrivée de l’Ontarien.
Cependant, tant que l’efficacité devant le but restera aussi faible, il sera presque impossible pour le LHC de marquer plus. D’une manière ou d’une autre, il faut retrouver un semblant de confiance et un moyen de mettre les pucks au fond. Et vite, car les deux rencontres du week-end contre Langnau apparaissent comme décisives afin de garder un espoir de jouer les préplayoffs.