Fraude à l’écusson suisse: ces pilules sont détruites à la frontière

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ConsommationFraude à l’écusson suisse: ces pilules sont détruites à la frontière

Une entreprise prétendument basée en Suisse propose des compléments alimentaires qui arborent le drapeau à croix blanche, violant de fait la loi sur les armoiries.

Jonathan Zalts
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Jonathan Zalts
L’écusson suisse ne peut être utilisé que par la Confédération et par des entreprises et associations qui en disposent de l’autorisation.

L’écusson suisse ne peut être utilisé que par la Confédération et par des entreprises et associations qui en disposent de l’autorisation.

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Sur son site internet, Swiss Pharmaceuticals met en scène des corps musclés en salle de sport et des laborantins en action. Se présentant comme une entreprise suisse, elle propose aux sportifs divers compléments alimentaires dont la production serait basée en Suisse. Elle situe son siège social à Londres, l’accompagnant d’une carte montrant… Zurich. Quant à sa logistique, elle serait basée à Bratislava, en Slovaquie, et son équipée est représentée par des photos de coachs fitness tirées de banques d’images.

Au vu de la description, difficile dès lors de croire qu’il s’agisse vraiment d’une entreprise helvétique. On ne trouve d’ailleurs aucune trace de Swiss Pharmaceuticals dans le Registre du commerce.

La société exporte ses pilules partout dans le monde, en Suisse y compris. Si le véritable lieu de production n’est pas connu, il est toutefois certains que les compléments proviennent de l’étranger puisque lors d’une commande en Suisse, ils se retrouvent détruits à la frontière.

«Signe protégé»

Selon «20 Minuten», l’emballage des pilules viole en effet la loi sur la protection des armoiries. L’écusson suisse est un «signe protégé au niveau international», et il ne peut être utilisé que par la Confédération et par des entreprises et associations qui en disposent de l’autorisation, comme le TCS, Victorinox ou les écoles de ski.

L’utilisation des armoiries suisses à des fins commerciales est donc passible de sanctions allant d’une amende à cinq ans de prison. En 2022, l’Institut fédéral de la propriété intellectuelle a fait détruire à 50 reprises aux douanes des marchandises qui arboraient l’écusson suisse. Dans 44 de ces cas, il s’agissait de produits appartenant à Swiss Pharmaceuticals.

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