Budget du Royaume-UniLe FMI appelle à des politiques «cohérentes et consistantes»
La directrice générale Kristalina Georgieva a recadré les dirigeants britanniques après les répercussions négatives sur le marché de leur mini-budget.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a appelé jeudi le Royaume-Uni ainsi que les autres États à adopter des politiques «cohérentes et consistantes», en réponse à une question sur le mini-budget britannique qui a entraîné ces dernières semaines un mouvement de défiance sur les marchés financiers. «J’ai eu une réunion très constructive» avec le chancelier de l’Échiquier britannique Kwasi Kwarteng et le gouverneur de la banque d’Angleterre, a affirmé Kristalina Georgieva au cours d’une conférence de presse à Washington, précisant avoir «discuté de l’importance de la cohérence et d’une communication claire afin qu’il n’y ait pas d’instabilité supplémentaire dans un environnement déjà instable».
Défiance au Royaume-Uni
Le nouveau gouvernement en place au Royaume-Uni a suscité un mouvement de défiance sur les marchés ces dernières semaines en adoptant un mini-budget qui comportait un plan de soutien massif à l’activité ainsi que des réductions d’impôts notamment pour les plus fortunés, tout en prévoyant un recours très important à l’emprunt. Ce paquet budgétaire a fait plonger la livre et fait s’envoler les taux d’intérêt d’emprunts en raison des craintes de dérapage budgétaire et de poursuite de l’envolée inflationniste au moment même où la Banque d’Angleterre tente de réduire l’envolée des prix. Le FMI avait alors demandé à Londres de revoir rapidement sa copie dans une déclaration au ton inhabituellement direct pour un pays riche.
Pas que le Royaume-Uni
«Notre message à tout le monde, pas seulement au Royaume-Uni, est qu’à l’heure actuelle la politique budgétaire ne doit pas s’opposer à la politique monétaire», a poursuivi Mme Georgieva jeudi à l’occasion de la réunion d’automne du FMI, appelant à s’assurer que «les politiques soient cohérentes et consistantes». Si les deux politiques s’opposent, alors «la tâche des banquiers centraux ne devient que plus difficile et se traduit par la nécessité de plus de hausses de taux», a-t-elle encore dit, appelant à «ne pas prolonger la douleur».
Volte-face pressentie
Selon les informations de Bloomberg jeudi, une volte-face est à l’étude dans les bureaux de la Première ministre britannique comme dans ceux de la Chancellerie, mais aucune décision n’a pour l’instant été prise. «Je crois qu’il est correct d’avoir une action guidée par les preuves, donc si la preuve montre qu’il doit y avoir un recalibrage, il est bon pour les gouvernements de le réaliser», a encore affirmé Mme Georgieva.