Cours d’eaux suisses: La moule quagga se développe aussi vite qu’en Amérique du Nord

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Cours d’eaux suissesLa moule quagga se développe aussi vite qu’en Amérique du Nord

Une étude des Unis de Genève et de Constance (All) prouve que la moule quagga se développe dans les lacs suisses en suivant la même logique que celle d’Amérique du Nord, observée il y a vingt ans.

Francisco Carvalho da Costa
par
Francisco Carvalho da Costa
La moule quagga dans le lac Léman.

La moule quagga dans le lac Léman.

Eawag, Linda Haltiner

De nombreux cours d’eau suisses sont la proie de la moule quagga, une espèce envahissante, originaire du nord de la mer Noire. Elle se développe à une telle vitesse que les autorités n’hésitent pas à se munir d’obus pour s’en débarrasser, comme ce fut le cas sur la Riviera et dans le lac de Constance. Il n’est désormais plus possible de stopper sa dynamique d’envahissement en Suisse.

Anticiper l’avenir

Cela dit, les autorités helvétiques pourront désormais mieux anticiper la potentielle casse provoquée par l’espèce, grâce à une récente étude comparative publiée par les Universités de Genève et de Constance (All). Les chercheurs ont réussi à corroborer l’évolution de l’espèce constatée il y a vingt ans dans les lacs d’Amérique du Nord avec celle actuellement observée dans les lacs suisses.

Prévision: la population des moules quagga devrait plus que doubler dans les 22 prochaines années dans le lac de Constance, le lac Léman, ainsi que le lac de Bienne. «C’est un signal d’alarme pour les points d’eau où elle n’a pas encore été détectée», explique Piet Spaak, biologiste et spécialiste de la moule quagga. L’expert préconise certaines mesures: «L’obligation de nettoyer les bateaux et la mise en place de campagnes d’information ciblées pour endiguer la propagation de l’espèce.»

Conséquences économiques

La présence de la moule quagga en territoire helvétique n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Selon les experts, l’espèce pourrait réduire considérablement les populations de plancton présentes dans les points d’eau suisses. À leur tour, les poissons pourraient être touchés, mais difficile de prévoir à ce stade le réel impact. Outre l’environnement, la moule quagga pourrait alourdir le travail de maintenance de toutes les infrastructures présentes dans l’eau.

Station de pompage de l’UNIL infestée

Le réseau hydraulique du campus de l’UNIL et de l’EPFL est la proie de la moule quagga. Le Conseil d’État vaudois a déposé une demande de 3 millions de francs supplémentaires auprès du Grand Conseil, afin de lutter contre la prolifération de l’espèce. Si accepté, le montant s’ajoutera aux 14 millions de francs déjà accordés par le Législatif vaudois en octobre 2019.

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