IsraëlLe Parlement israélien facilite l’accès à l’avortement
À l’inverse de la décision de la Cour suprême américaine, le Parlement israélien a approuvé une réforme lundi afin de faciliter l’accès à l’avortement.
Le Parlement israélien a approuvé lundi une réforme visant à faciliter l’accès à l’avortement, une mesure jugée aux antipodes de la décision «répressive» de la Cour suprême américaine par le ministre de la Santé.
L’avortement est légal en Israël, mais doit être approuvé par un comité du ministère de la Santé au terme d’une rencontre de visu, d’après des procédures mises en place dans les années 1970 et qui n’avaient pas été mises à jour. Lundi, le Parlement a maintenu la nécessité d’un feu vert par un comité du ministère mais a autorisé les caisses d’assurance santé à pratiquer les avortements dans les centres communautaires et non seulement dans les hôpitaux ou les grandes cliniques.
Surtout, les femmes pourront soumettre leur demande en ligne et ne seront plus obligées de témoigner en personne devant le comité du ministère de la Santé, une exigence jugée possiblement «humiliante» et «non nécessaire» par le ministre de la Santé Nitzan Horowitz.
«Règles archaïques»
«Pendant plus de 30 ans, le ministère de la Santé a opéré sous des règles archaïques poussant les membres du comité à faire tout en leur pouvoir pour réduire les avortements non nécessaires, notamment en exhortant les femmes à reconsidérer leur choix (d’avorter, ndlr)», a déclaré Nitzan Horowitz, chef de la formation de gauche Meretz.
«La réforme approuvée aujourd’hui va mettre en œuvre des règles plus simples, plus respectueuses et plus progressives et ainsi renforcer le droit des femmes à disposer de leur corps (…) car le choix de l’avortement appartient aux femmes», a ajouté Nitzan Horowitz. Ce dernier a d’ailleurs dénoncé la décision «répressive» de la Cour suprême des États-Unis, premier allié d’Israël, qui a enterré vendredi un arrêt garantissant le droit des Américaines à avorter.
Les nouvelles règles israéliennes entreront en vigueur dans trois mois – avant des élections anticipées prévues fin octobre ou début novembre – afin de permettre au comité du ministère de s’y adapter. Selon les dernières données des autorités, 17’548 femmes avaient présenté une demande d’avortement en 2020, dont 17’351 (98,9%) avaient obtenu le feu vert et 16’430 étaient finalement passées à l’acte.