FootballEn Suisse romande, Sion est le mieux «implanté», LS et Servette largués
Des affluences d’un côté, des habitants de l’autre et une question obsédante: quel ratio de la population urbaine suit le représentant de sa ville?
- par
- Nicolas Jacquier
Un club, une ville. Ou parfois deux clubs, une seule ville comme c’est régulièrement le cas à Zurich (avec GC et le FCZ) et de façon plus temporaire cette saison-ci à Lausanne, avec les présences conjointes du LS et du SLO.
Mais un club, c’est aussi une affluence au stade, laquelle débouche naturellement sur une moyenne de spectateurs enregistrée à domicile. Il est dès lors très tentant de mettre celle-ci directement en rapport avec le nombre d’habitants de la ville dont le club en question est l’émanation. Dans l’idée de connaître le pourcentage de la population qui se rend au match, peu importe si c’est régulièrement ou de manière plus sporadique.
La fidélité du peuple vert
En comparant ces différentes données - soit le nombre de spectateurs d’un côté et le nombre d’habitants de l’autre -, les résultats ne sont certes qu’indicatif parce que pas assez représentatif dans la mesure où l’on sait que la zone d’influence des clubs dépasse largement le territoire des villes, allant même parfois au-delà des frontières cantonales. Cela reste malgré tout un excellent marqueur d’un intérêt souvent plus évanescent que réel, racontant donc l’attachement, relatif ou viscéral, d’une population urbaine à des couleurs.
En se focalisant sur les clubs composant l’actuelle Swiss Football League, que découvre-t-on? Quelles sont les équipes les mieux implantées au coeur des villes qu’elles représentent? Sans grande surprise, le FC Saint-Gall (avec 22,9%) truste la première place de ce classement particulier du ratio affluence/habitants, une place qu’il doit autant à la fidélité du peuple vert (17475 spectateurs de moyenne remplissent le Kybunpark) qu’à la taille modeste de la ville éponyme (76213 habitants).
Young Boys (20,9%) et Aarau (21,7) complètent un podium exclusivement alémanique.
Le cas genevois
De ce côté-ci de la Sarine, le FC Sion s’impose comme le champion absolu, Tourbillon attirant en moyenne près de 6300 spectateurs par match, représentant ainsi 17,9% des habitants du chef-lieu valaisan, ce qui lui vaut un 4e rang à l’échelon national. Présentant pour leur part des scores plus qu’honorables, Yverdon-Sport (10,9%) et Xamax (8%) occupent les deux autres marches d’un podium dont Servette (3,6%) reste très éloigné, le club «grenat» payant autant la dimension internationale de Genève que la présence à la Praille, hormis le cercle des initiés, d’un public connu pour être surtout événementiel.
Un classement dominé par un trio alémanique
Hors concours puisque représentant le Liechstenstein, le FC Vaduz peut se targuer d’un impressionnant 26,5% (1510 spectateurs/5701 habitants).
Bâle devant au niveau des cantons
On l’a déjà dit, il convient évidemment de pondérer tous ces résultats, chaque club s’appuyant sur un bassin géographique et démographique beaucoup plus étendu.
En appliquant le même raisonnement à l’échelle du canton, le classement diffère quelque peu. Bâle (avec 4,5% des habitants du double canton présents au Parc Saint-Jacques), Saint-Gall (3,3%) et Lucerne (3%) arrivent dans ce cas-ci en tête du palmarès. En Suisse romande, Xamax (2%) l’emporte grâce à la taille modeste du canton de Neuchâtel, suivi de Sion (1,7%), Lausanne-Sport (0,7%), Yverdon-Sport (0,4) et SLO (0,3%). Lanterne rouge en la matière, le Stade Nyonnais ne dépasse pas la barre de 0,1%.