Météo en Suisse - La Niña en partie responsable de cette première partie d’hiver

Le premier tiers de l’hiver météorologique est déjà derrière nous. Et alors que des conditions plus hivernales ont fait leur retour, un article du blog de MétéoSuisse fait le bilan du mois de décembre, tout en faisant un lien avec le phénomène climatique appelé La Niña.

Actuellement en cours dans le Pacifique, ce phénomène est connu pour influencer la circulation atmosphérique dans de nombreuses régions du globe et se traduit par une diminution de la température à la surface des eaux de l’est de l'océan Pacifique. «Si La Niña a un impact significatif en Amérique du Nord, ce n’est pas forcément le cas en Europe», explique Mikhaël Schwander de MétéoSuisse.

Mais elle a, avec d’autres facteurs, eu très certainement une influence sur ce début d’hiver en Suisse, en y amenant un temps plutôt humide entre fin novembre et mi-décembre. «C’est pour cette raison que nous avons connu de forts épisodes neigeux, notamment sur le versant nord des Alpes», poursuit le météorologue.  

En deuxième partie du mois, les hautes pressions sur le Pacifique ont amené une vague de froid sur l’ouest du Canada. Ces basses pressions se sont alors étendues sur l’Atlantique, favorisant une remontée des hautes pressions subtropicales sur l’Europe. C’est ce qui a engendré un temps sec sur les Alpes avec des records de douceur en montagne lors du passage à la nouvelle année.  

Et même si la température mensuelle moyenne a été plus élevée que la norme, ce mois de décembre 2021 n'est pas exceptionnel en termes de chaleur. «Nous avons toujours connu des hivers avec des périodes douces, liées à la variabilité naturelle du climat. La Niña et El Niño (ndlr: courant contraire de La Niña) sont des éléments qui influencent cette variabilité.»

Mais ce qui peut faire penser que le réchauffement climatique est bien présent, ce n’est pas tant de vivre des épisodes doux, mais plutôt qu’ils se répètent chaque année. «Peut-être que les cinq prochains hivers seront en moyenne plus froid», continue Mikhaël Schwander. «Mais il faut avouer que nous battons plus souvent des records de chaleur que des records de froid. Et c’est un signe à ne pas négliger.»