Justice: Incarcéré en Suisse, Erwin Sperisen ne sortira pas de prison lundi

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JusticeIncarcéré en Suisse, Erwin Sperisen ne sortira pas de prison lundi

L’ancien chef de la police du Guatemala, incarcéré pour complicité d’assassinat de prisonniers, restera finalement en prison après un recours du parquet genevois contre son interruption de peine.

Arrêté à Genève en 2012, Erwin Sperisen  a toujours clamé son innocence (image d’archives).

Arrêté à Genève en 2012, Erwin Sperisen a toujours clamé son innocence (image d’archives).

AFP

La sortie de M. Sperisen prévue lundi «ne pourra pas avoir lieu, compte tenu d’un effet suspensif ordonné par la Chambre pénale de recours suite à un recours du ministère public», a indiqué samedi à l’AFP son avocat Me Florian Baier, confirmant une information de la chaîne de télévision locale Léman Bleu. «C’est très difficile pour l’intéressé, pour son épouse, ses enfants et ses proches», a-t-il ajouté.

Jeudi, le Tribunal d’application des peines et des mesures de Genève avait ordonné une «suspension de l’exécution de la peine» de M. Sperisen en attendant que le Tribunal fédéral suisse se prononce après un récent arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnant la Suisse pour défaut d’impartialité d’une juge dans cette affaire.

15 ans de réclusion

Erwin Sperisen possède les nationalités suisse et guatémaltèque. Né en 1970, il a été directeur de la police nationale civile du Guatemala, pays qu’il a quitté en 2007 pour s’installer en Suisse chez son père, alors ambassadeur du Guatemala auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Arrêté à Genève en 2012, il a toujours clamé son innocence. Sa condamnation à vie en 2014 par un tribunal genevois a été annulée trois ans après. Le Tribunal fédéral avait jugé sa condamnation «arbitraire» et demandé un nouveau procès.

Au terme d’un long parcours judiciaire, la justice genevoise l’a finalement condamné en 2018 à 15 ans de réclusion pour complicité d’assassinat de sept détenus de la prison de Pavon en 2006, ne retenant pas son implication pour d’autres faits remontant à 2005. Le Tribunal fédéral a confirmé ce jugement en 2019. Mais le 13 juin, la CEDH avait condamné la Suisse, concluant à un défaut d’impartialité d’une juge genevoise car ses observations «dépassaient l’énoncé d’un simple soupçon».

(AFP)

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