Hockey sur glace: A Lausanne, le power-play est un mal chronique

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Hockey sur glaceÀ Lausanne, le power-play est un mal chronique

Le jeu de puissance du LHC est actuellement dans le creux de la vague. Pour les Vaudois, ce secteur de jeu est l’ultime obstacle à franchir pour atteindre les sommets.

Chris Geiger
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Chris Geiger
Antti Suomela et le LHC sont à la peine eu supériorité numérique. À travailler en vue des play-off.

Antti Suomela et le LHC sont à la peine eu supériorité numérique. À travailler en vue des play-off.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Les saisons passent, les entraîneurs se succèdent et les joueurs changent au Lausanne HC. Pourtant, un élément demeure indéboulonnable du côté de la Vaudoise aréna: l’inefficacité en power-play.

Celle-ci a atteint son paroxysme, mardi soir, lors de la victoire (5-2) contre le HC Bienne. Les Lions ont galvaudé, dans les grandes largeurs, deux longues périodes de double avantage numérique. Aucune grosse possibilité de marquer en respectivement 1’53’’ (en début de tiers médian) et 1’31’’ (en milieu de troisième période) de séquences à cinq contre trois.

De quoi quelque peu agacer le public de Malley et confirmer les statistiques en deçà des attentes dans l’exercice (13e jeu de puissance de la ligue avec 15,28% de réussite). Alors que le LHC va défier Kloten (samedi) et Davos (dimanche), Geoff Ward est le premier conscient que son équipe est actuellement à la peine dans ce secteur de jeu.

Antti Suomela: «Fun de parler à nouveau ma langue maternelle»

«En ce moment, on se met dans des positions où on ralentit la circulation du puck, déplore l’entraîneur canadien. Les passes ne sont pas assez rapides, ce qui permet au box-play adverse de se remettre en position. On ne cherche pas suffisamment à tirer quand on reçoit la rondelle. On cherche à faire une passe supplémentaire, ce qui ralentit le power-play.»

Pour l’entraîneur canadien, ses joueurs doivent réapprendre à jouer de manière plus simple lorsqu’ils se retrouvent en supériorité numérique.

«On doit juste travailler sur les détails et la réussite viendra. J’ai vraiment confiance.»

Antti Suomela, top scorer du LHC

«On doit avoir de la présence devant le filet adverse, poursuit-il. Si on veut être un jeu de puissance qui marque un joli but par l’arrière, alors on ne va pas marquer beaucoup de buts. En ce moment, on cherche cette jolie réussite par l’arrière au lieu de se contenter de tirer, de mettre du trafic devant la cage adverse et de récupérer les rebonds.»

Pion essentiel dans ce compartiment de jeu, Antti Suomela ne dramatise pas la situation pour autant, bien que ses couleurs n’aient trouvé la faille en power-play qu’à une reprise au cours des cinq derniers matches de championnat.

«On fait beaucoup de bonnes choses, assure le top scorer finlandais. Il suffit de marquer un peu plus pour que notre power-play ait meilleure mine. Il y a déjà beaucoup de bonnes choses. On doit juste travailler sur les détails et la réussite viendra. J’ai vraiment confiance.»

Il faut préciser que le LHC a connu une période plutôt faste dans ce domaine au cours du présent championnat. Le pensionnaire de Malley ne part donc pas d’une feuille totalement blanche.

«Notre power-play a été bon à partir du 17e match, souligne Geoff Ward. Il tournait à près de 21%. On a marqué lors de huit matches d’affilée. Tout le monde pensait alors que notre jeu de puissance était excellent. Mais celui-ci va et vient au cours d’une saison. Il s’est amélioré à un moment, et dernièrement il commence à stagner voire s’affaiblir à nouveau. Pour moi, le plus important est que notre jeu de puissance crée une dynamique.»

«Mes joueurs serrent probablement un peu plus fort leur canne actuellement.»

Geoff Ward, entraîneur du LHC

L’ancien entraîneur à succès d’Adler Mannheim (DEL), avec qui il a été champion d’Allemagne et nommé entraîneur de l’année en 2014-2015, sent-il ses joueurs crispés lorsqu’ils évoluent en supériorité numérique?

«Oui, ils serrent probablement un peu plus fort leur canne actuellement, concède le technicien canadien. Dans ces cas-là, la chose la plus simple à faire est de mettre le puck sur le but, d’aller au filet et de s’assurer que le gardien ne peut pas le voir venir. Une fois qu’on réussit à marquer un ou deux buts, on n’a plus besoin de serrer la canne aussi fort et d’autres perspectivent s’ouvrent. Une chose est sûre: on a assez de talent pour avoir un bon jeu de puissance.»

Le LHC, auteur d’une bonne saison, se rapproche gentiment d’une qualification directe pour les play-off de National League. Il lui reste sept matches de saison régulière pour améliorer cet aspect du jeu souvent fondamental lors des séries pour le titre.

En difficulté depuis cinq ans

«Oui, la bonne nouvelle est qu’on bénéficie encore d’un peu de temps pour progresser dans ce domaine, positive Antti Suomela. Je pense qu’on va dans la bonne direction, que ce soit en power-play ou à cinq contre cinq. La période qui arrive s’annonce fun.»

Au sniper finlandais et à ses partenaires de trouver la solution pour retrouver un jeu de puissance à la hauteur de leurs ambitions. Cet espoir demeure depuis la saison 2018-2019, lorsque Lausanne était la cinquième puissance du pays dans ce domaine. Cette année-là, les Lions avaient d’ailleurs atteint le dernier carré. Coïncidence?

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