Un maire attaqué chez lui à la voiture-bélier: deux blessés

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Émeutes en FranceAttaqué chez lui à la voiture-bélier, un maire dénonce «une tentative d’assassinat»

L’épouse et un enfant du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) ont été blessés à la suite d’une attaque d’émeutiers à son domicile.

Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).

Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).

AFP

Lors de la cinquième nuit de violences en France déclenchées par la mort du jeune Nahel, le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) a été attaqué à la voiture-bélier dans la nuit de samedi à dimanche, et son épouse et un de ses deux jeunes enfants ont été blessés, a annoncé l’élu. Une enquête a été ouverte pour tentative d’assassinat, a indiqué à l’AFP le parquet de Créteil, confirmant une information de BFMTV. La police judiciaire est saisie.

Le maire de ce chef-lieu d’arrondissement, Vincent Jeanbrun (LR), a dénoncé dans un communiqué publié sur Twitter «une tentative d’assassinat d’une lâcheté inqualifiable». Vers 1 h 30, alors qu’il se trouvait à l’Hôtel de Ville «comme depuis trois nuits» pour faire face aux violences urbaines, des émeutiers «ont lancé une voiture-bélier sur (son) domicile avant d’y mettre le feu pour incendier (sa) maison», a-t-il indiqué dans un communiqué publié sur Twitter. Sa femme et ses «deux jeunes enfants» y dormaient, a-t-il précisé.

C’est en tentant de «protéger» la famille et d’«échapper aux assaillants» que l’épouse et l’un des enfants ont été blessés, selon le maire. La femme «a été blessée au genou et est actuellement hospitalisée, un des enfants a été légèrement blessé», a précisé à l’AFP l’entourage du maire. «Les deux enfants sont très, très choqués», a-t-on ajouté.

«Tout cela était savamment orchestré, sans considération pour les vies à l’intérieur de la maison»

L’entourage du maire.

D’après la même source, les auteurs ont mis le feu à la voiture-bélier mais aussi à celle de la famille, avant d’être mis en fuite par la police et les pompiers, intervenus «très rapidement». «Cette nuit, un cap a été franchi dans l’horreur et l’ignominie», estime le maire de cette ville de plus de 30’000 habitants dans son communiqué. «Si ma priorité est aujourd’hui de prendre soin de ma famille, ma détermination à protéger et servir la République est plus grande que jamais», poursuit-il.

La Première ministre Elisabeth Borne s’est élevée dimanche contre des «faits intolérables», après l’attaque à la voiture-bélier, promettant que «les coupables seront poursuivis avec la plus grande fermeté». «La Première ministre condamne ces faits intolérables et apporte tout son soutien au maire de L’Hay-les-Roses et à ses proches. Elle a adressé un message au maire et à sa famille qui sont encore sous le choc. Les coupables seront poursuivis avec la plus grande fermeté», a indiqué Matignon dans un communiqué.

La condamnation de cette attaque a été unanime dans la classe politique française. «S’en prendre à la vie d’un élu et à celle de sa famille, c’est s’en prendre à la Nation», a réagi sur Twitter le président du Sénat Gérard Larcher (LR). «L’engagement public ne devrait jamais être synonyme de danger, ni pour soi ni pour ceux que l’on aime», pour la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance). «Le gouvernement est aux côtés de tous les maires. Ces attaques et violences contre les élus sont inacceptables», a ajouté la cheffe du gouvernement.

Violences urbaines en recul

Quelque 719 personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche, lors de la cinquième soirée de violences après la mort de Nahel, tué mardi à Nanterre par un policier lors d’un contrôle routier, a indiqué le Ministère de l’intérieur, dans un bilan encore provisoire.

À ce stade, 45 policiers et gendarmes ont été blessés, 577 véhicules et 74 bâtiments ont été incendiés, tandis que 871 incendies ont été comptabilisés sur la voie publique, a ajouté le ministère. De plus, 10 commissariats, 10 casernes de gendarmerie et 6 postes de police municipale ont été pris pour cible, a encore dit le ministère. Marseille et l’ensemble de l’agglomération lyonnaise sont les deux villes les plus touchées par les violences.

(AFP)

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