FootballÀ Xamax, le début de la suite
Trois espoirs de Neuchâtel ont obtenu une vraie chance de se faire voir vendredi face à Stade-Lausanne (1-1). C’est rare. Et vu ce qu’ils ont montré, ce sera difficile de les remettre au fond du banc.
- par
- Florian Vaney
La situation sportive de Neuchâtel Xamax ces dernières saisons a toujours suivi le chemin de la complexité. Parce qu’il n’est plus la place forte du football suisse qu’il a été et parce qu’il a commis plusieurs erreurs, d’anticipation notamment, le club de la Maladière est depuis trop longtemps pris à la gorge par ses résultats sportifs. Où il y a urgence, l’avenir disparaît. On ne parle plus que d’instantané, de points pour respirer et du match qui vient. Quels jeunes du coin se sont frayé une voie jusqu’à une place fixe en première équipe ces derniers mois? La liste tient à un nom: Yoan Epitaux. À qui le club a d’ailleurs eu la bonne idée de proposer un contrat jusqu’en 2024.
On peut, évidemment, questionner le niveau des espoirs sortant de l’académie neuchâteloise. Reste que le contexte général n’a jamais permis à un Liridon Mulaj, à un Safet Alic ou à un Endrit Morina, par exemple, d’avoir leur chance sur la durée en ligue nationale. Sans doute sont-ils arrivés à maturité à la mauvaise période pour eux, où le temps de jeu devait être réservé à des valeurs sûres.
Plus d’excuses
Le changement de décor est total en ce début d’année. Kriens est condamné à descendre en Promotion League. La seule place à risque est occupée: pour la première fois depuis si longtemps, Xamax peut respirer. Pour la première fois aussi, il n’a plus d’excuses: les discours qui font la part belle aux jeunes vont devoir trouver écho dans les actes. Et après la partie de vendredi soir, personne ne peut affirmer que ceux-ci n’ont pas un réel potentiel à exploiter.
Il fallait peut-être un concours de circonstances pour faire office de déclic. Cinq potentiels titulaires absents, ça ouvre des portes pour ceux qui restent. Une blessure en début de match (Mats Hammerich, 24e, le malheureux est lourdement touché au genou), ça offre des responsabilités à ceux plutôt habitués à entrer en jeu une heure plus tard (Burak Alili, en l’occurrence). Le résultat, c’est que trois espoirs ont obtenu une vraie chance de se mettre en évidence face à Stade-Lausanne. Ça faisait très longtemps. Et même si Andrea Binotto (malade et contraint de rester chez lui) a composé l’équipe et donné la marche à suivre à son groupe, il y avait quelque chose de symbolique à voir son assistant Alexandre Badibanga, doté d’une telle sensibilité envers les jeunes, les diriger depuis le banc.
Le geste royal de Burak Alili, Franck Surdez se rapproche de son premier but
Lui était très fier de leurs performances et a largement insisté dessus à l’interview. Histoire de leur donner encore un peu plus de crédit, après en avoir déjà largement amassé sur le terrain. À l’origine du seul but xamaxien inscrit par Raphaël Nuzzolo, il y a Burak Alili et ses 18 ans. Son geste, c’est peut-être celui du match. Une touche à mi-terrain pour se mettre dans la direction du but, l’autre pour lancer «Nuzz» dans la profondeur au millimètre: tout est à garder.
À ses côtés, Franck Surdez (19 ans) a honoré sa première titularisation en Challenge League. «On lui a dit de tout donner pendant 45 minutes et que Yanis (Lahiouel) attendait sur le banc pour le remplacer à la pause. Il a parfaitement reçu le message», s’est réjoui Alexandre Badibanga. L’attaquant commence vraiment à se rapprocher de son premier but en Challenge League. Son action de la 17e aurait très bien pu filer au fond, pendant que son dynamisme n’a pas manqué de ravir les 3’000 spectateurs du soir.
Plus bas sur le terrain, Fabio Saiz (20 ans) a lui encore démontré que les qualités pour se joindre à la rotation rouge et noire au milieu du terrain, il les a. Et que ce printemps pourrait bien être le sien. Le leur.