Sécurité routièrePremière suisse: le Valais teste une peinture lumineuse pour piste cyclable
Le canton teste, sous l’égide de l’Office fédéral des routes, une peinture photoluminescente sur un tronçon entre Vouvry et Vionnaz. Elle capte la lumière du jour pour la restituer la nuit.
- par
- Christine Talos
Une première suisse en terme de sécurité routière est en cours dans le Chablais valaisan. En effet, le Service de la mobilité teste une peinture photoluminescente sur le tronçon cyclable entre Vouvry et Vionnaz, ceci en collaboration avec l’Office fédéral des routes. Cette peinture capte la lumière en journée et la restitue la nuit, explique le canton mercredi.
Le but est de garantir une sécurité accrue aux usagers du vélo, en hausse constante, ainsi qu’une bonne cohabitation entre les différents acteurs de la route, souligne le canton. Cette peinture permet en effet une meilleure lisibilité du tracé, tout en évitant la mise en œuvre d’un système d’éclairage traditionnel coûteux et énergivore, précise-t-il.
10 heures de luminosité
Concrètement, cette peinture, qui sera testée sur 1 km, s’applique de manière identique à celle utilisée
habituellement pour les marquages routiers. Il suffit ensuite de quelques minutes, même en pleine forêt ou sous la pluie ou le brouillard pour charger la peinture jusqu’à une durée de luminosité de 10 heures. «Elle reproduit une clarté comparable aux chemins de secours dans les parkings souterrains en cas de panne d’éclairage», explique Sébastien Terrettaz, ingénieur au Service de la mobilité. «Et la lumière des phares de voiture, bien plus forte, «l’écrase».
«Cette peinture vient d’un fournisseur en France, Luminokrom, en Gironde, qui l’a développée en 2015 et testée depuis 2018», ajoute-t-il. «Nous cherchions une solution innovante pour favoriser le transfert modal de la voiture au vélo et nous avons décidé d’essayer en Suisse cette peinture qui est déjà en cours de certification en France», souligne-t-il.
Nombreuses retombées
Les retombées attendues de ce marquage high tech sont multiples. En effet, il est capable d’apporter une visibilité à plus de 80 mètres en début de nuit et d'environ 30 mètres en pleine nuit. Soit bien au-delà des 8 mètres d’un éclairage traditionnel de vélo. Ce marquage peut en outre servir de signal d'alerte pour des chicanes, intersections et autres rives dangereuses. Sans oublier que cette peinture, quoiqu’un peu plus chère qu’une peinture classique, est simple et rapide à mettre en place.
La phase de test valaisanne durera un an. «« L’objectif est d’utiliser cette méthode dans des secteurs hors localité et non munis d’éclairage public; ce test doit aussi permettre d’observer une potentielle influence sur la faune», explique Sébastien Terrettaz. Mais en France, elle n’a pas causé de problème. «On nous a dit en plaisantant que si cette peinture pouvait stopper les sangliers, tous les agriculteurs l’auraient déjà utilisée», note-t-il. «Nous verrons ce que cela donne chez nous». Si l’essai s’avère concluant, une procédure d’homologation sera lancée auprès des autorités compétentes.