Le réalisateur espagnol Carlos Saura s’est éteint

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Carnet noirLe réalisateur espagnol Carlos Saura s’est éteint à l’âge de 91 ans

Le metteur en scène était une figure du cinéma européen. ll avait réalisé une quarantaine de longs métrages, dont «Cría cuervos», Grand Prix du jury au Festival de Cannes en 1976.

Carlos Saura a été primé deux fois au Festival de Cannes et trois fois à la Berlinale au cours de sa longue carrière.

Carlos Saura a été primé deux fois au Festival de Cannes et trois fois à la Berlinale au cours de sa longue carrière.

AFP

Figure du cinéma européen et réalisateur notamment de «Cria cuervos» en 1975, le cinéaste espagnol Carlos Saura est décédé vendredi à l’âge de 91 ans, a annoncé l’Académie espagnole du cinéma.

«L’Académie du cinéma a le profond regret d’annoncer le décès de Carlos Saura (…), l’un des cinéastes fondamentaux de l’histoire du cinéma espagnol, mort aujourd’hui à son domicile à 91 ans, entouré de ses êtres chers», a-t-elle annoncé sur Twitter.

«Son dernier film, «Las paredes hablan» (les murs parlent), était sorti vendredi, preuve de son activité infatigable et de son amour pour son métier jusqu’à ses derniers instants», a encore dit l’institution.

Il devait recevoir un prix honorant sa carrière ce samedi

Le cinéaste devait recevoir un Goya d’honneur samedi lors de la cérémonie des récompenses du cinéma espagnol qui se tient à Séville. Un hommage y sera rendu à «la mémoire d’un créateur irremplaçable», a poursuivi l’Académie.

«Carlos Saura nous a quittés. Cinéaste, photographe, artiste total (…) il avait reçu tous les prix imaginables durant sa carrière et surtout l’affection et la reconnaissance de tous ceux qui ont apprécié ses films», a réagi sur Twitter le ministre espagnol de la Culture, Miquel Iceta.

Prolifique et lyrique

Réalisateur en 1975 de «Cria cuervos», allégorie de la dictature qui a asphyxié son pays, Grand Prix du jury à Cannes et nommé au César du meilleur film étranger, Carlos Saura a d’abord placé son œuvre sous le signe du réalisme social avant de privilégier des films musicaux, notamment sur le flamenco.

Né le 4 janvier 1932 à Huesca (nord) dans une famille d’artistes, Saura, qui a réalisé au total une cinquantaine de films, avait obtenu sa première reconnaissance internationale en 1966 à Berlin (Ours d’argent pour «La Chasse»).

Prolifique, Saura était un cinéaste du jeu et de l’imaginaire, à l’esthétique sophistiquée, au style à la fois lyrique et documentaire, centré sur le sort des plus démunis. Il a souvent dépeint des personnages, issus de la bourgeoisie, tourmentés par leur passé, flottant entre réalité et fantasmes.

Hymnes à la danse

Mais, à partir de la mort de Franco (1975) et la transition démocratique qui a suivi, ce fou de musique et de danse est progressivement passé à autre chose: des hymnes d’amour au tango et au fado, au folklore argentin et à la jota, danse de son Aragon natal, à l’opéra et, surtout, à son cher flamenco, devenant, un peu malgré lui, un ambassadeur de la culture espagnole.

Plusieurs fois marié et père de plusieurs enfants, il avait notamment été en couple avec Geraldine Chaplin, sa muse, avec qui il avait eu un enfant.

(AFP)

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