Football - L’erreur originelle de Vladimir Petkovic

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FootballL’erreur originelle de Vladimir Petkovic

Démis de ses fonctions d’entraîneur de Bordeaux lundi, l’ancien sélectionneur de l’équipe de Suisse pouvait-il s’éviter une telle issue?

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Vladimir Petkovic n’aura tenu que six mois en tant qu’entraîneur des Girondins de Bordeaux.

Vladimir Petkovic n’aura tenu que six mois en tant qu’entraîneur des Girondins de Bordeaux.

AFP

C’est sans doute l’histoire d’une mauvaise idée qui se termine mal. Vladimir Petkovic pouvait-il réussir aux Girondins de Bordeaux? Un petit peu plus de six mois après son arrivée, l’ancien sélectionneur de l’équipe de Suisse a en tout cas pris la porte lundi, même si le club ne l’a pas encore officialisé. Qu’importe, la presse française est catégorique, et son licenciement répond à la logique.

Celle des résultats, évidemment. Séché 5-0 par Reims dimanche, Bordeaux est plus que jamais dans le dur: 19e de Ligue 1, directement menacé par la relégation, avec seulement quatre victoires en 23 journées. Les Marine et Blanc n’ont jamais répondu depuis le début de saison, et leur tendance à subir de larges défaites (6-0 contre Rennes il y a trois semaines, 5-2 à Strasbourg en décembre, 4-0 à Nice fin août…) n’a rien arrangé au sentiment d’équipe à la dérive.

Un club instable

Et surtout pas Vladimir Petkovic. Sans réponse depuis des semaines, vraisemblablement lâché par son équipe avec qui la communication était difficile (la barrière de la langue) et définitivement incapable de stabiliser une défense qui n’a jamais cessé de prendre l’eau, le Tessinois a passé six mois sans rappeler pourquoi il avait été nommé. Dans les cinq grands championnats, aucune équipe n’a encaissé autant de buts que Bordeaux: cinquante-huit. Rédhibitoire, quand on note pourtant qu’offensivement, la formation du Sud-Ouest répondait plutôt bien.

Vladimir Petkovic et Gérard Lopez, propriétaire des Girondins de Bordeaux.

Vladimir Petkovic et Gérard Lopez, propriétaire des Girondins de Bordeaux.

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En fait, Petkovic aurait probablement dû «sauter» un peu plus tôt. Ce qui le maintenait en place, c’était surtout son contrat longue durée, jusqu’en 2024, qu’il a eu la bonne idée de signer à son arrivée à la fin du mois de juillet. Une forme de garantie, de protection dans un club qu’il savait bien instable, lui qui n’a pris en charge l’équipe que dix jours avant le début du championnat.

Car avant sa nomination, les Girondins vivaient un été agité. Proches du redressement judiciaire et de la liquidation après le rocambolesque passage à la tête du club du fonds d’investissement américain King Street, ils avaient été repris par Gérard Lopez. L’ancien propriétaire de Lille arrivait dans un club au déficit structurel notoire, sans soutien financier apparent, mais avec un modèle, celui du trading.

«Le profil parfait pour s’inscrire dans un projet sur le long terme.»

Gérard Lopez, lors de la nomination de Vladimir Petkovic à l’été 2021

Dans ce contexte-là, le contrat béton signé par Petkovic était devenu difficile à rompre. Selon le quotidien régional Sud-Ouest, il va en coûter près de 4,5 millions d’euros au club. Un effort contraint, après avoir déjà poussé vers la sortie certains gros salaires, comme l’ex-international français Laurent Koscielny. Ce dernier avait fait partie de la valise de joueurs écartés par la direction durant le mois de janvier. Des choix sur lesquels Vladimir Petkovic n’a eu aucun impact. Comme sur les différentes périodes de mercato. Le technicien de 58 ans a donc subi un effectif plus qu’il ne l’a façonné. L’urgence continuelle.

Quelle suite?

Son incapacité à trouver la bonne formule a déçu, forcément. Même si les suiveurs du club n’ont jamais été dupes sur la difficulté de réussir dans ce contexte. Reste que Petkovic était arrivé avec une certaine réputation: celui d’avoir été le sélectionneur à avoir éliminé la France championne du monde de l’Euro 2020, quelques semaines plus tôt. Avec un style, affirmé mais jamais répercuté en Ligue 1. Pourtant, il était «le profil parfait pour s’inscrire dans un projet sur le long terme», jurait Gérard Lopez l’été dernier. Aujourd’hui, cela prête à sourire.

Le constat d’échec est donc inévitable. Il s’explique. Il peut s’accepter, aussi. Même si cela donne du grain à moudre à ceux qui ont déploré la façon avec laquelle il a quitté l’équipe de Suisse après la meilleure performance de son histoire en grande compétition. Il ne fallait sans doute pas aller à Bordeaux. Mais la volonté de Petkovic de retrouver un club évoluant dans un grand championnat européen était ferme. Peut-on lui reprocher la précipitation?

Peut-être. Surtout s’il devait le payer par la suite. Quel rebond peut-il désormais espérer? Petkovic reste-t-il un profil intéressant pour un club européen? Les prochains mois le diront. En attendant, «Vlado» est sans doute destiné à une période de repos, après six mois presque plus agités que ses sept ans d’équipe de Suisse. La fin d’un chapitre, qui ne fait pas oublier la belle histoire qui l’a précédé.

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