Etats-Unis: L’Amérique se déchire toujours sur l’avortement

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États-UnisL’Amérique se déchire toujours sur l’avortement

Un an après le revirement historique de la Cour suprême sur le droit à l’avortement, les Américains continuent de s’opposer sur le thème de l’avortement.

Une manifestation pro-IVG à Washington DC ce samedi.

Une manifestation pro-IVG à Washington DC ce samedi.

Getty Images via AFP

Un an jour pour jour après le revirement historique de la Cour suprême sur le droit à l’avortement, maudit ou célébré samedi par les Américains à travers le pays, Joe Biden a promis de lutter contre le «programme extrême et dangereux des républicains».

Le 24 juin 2022, la haute cour, profondément remaniée par l’ex-président Donald Trump qui y a nommé trois juges conservateurs, a annulé son arrêt Roe v. Wade qui garantissait depuis 1973 le droit à l’avortement aux Américaines sur l’ensemble du territoire. Dès lors, les États ont retrouvé leur liberté de légiférer et une vingtaine d’entre eux ont décrété dans la foulée une interdiction ou des restrictions importantes de l’accès à l’avortement. D’autres ont au contraire adopté de nouvelles garanties. Une décision qui a eu des conséquences «dévastatrices» sur la santé des femmes, avait dénoncé vendredi le président américain.

La fermeture de centres de soin pratiquant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans une douzaine d’États a conduit des dizaines de milliers de femmes à voyager dans un autre État pour avoir recours à un avortement. «Mes croyances ne devraient pas restreindre vos droits» et «mon corps, mon choix», pouvait-on lire sur des pancartes brandies lors d’un rassemblement organisé samedi en faveur du droit à l’avortement dans la capitale fédérale.

«Premier pas»

«Les interdictions au niveau des États sont juste un commencement. Les républicains du Congrès veulent interdire l’avortement dans l’ensemble du pays», a assuré samedi Joe Biden dans un communiqué publié à l’occasion de l’anniversaire de la décision de justice. Une ambition clairement revendiquée lors d’un événement organisé samedi matin par des associations conservatrices et religieuses au pied du mémorial de Lincoln, dans la capitale fédérale, sous les regards curieux de touristes.

La décision de la Cour suprême «était un bon premier pas», mais il faut à présent «finir le travail» et «protéger les vies dans tous les États», a expliqué à l’AFP Steve Karlen, membre de l’association «40 days of life», venu du Wisconsin avec son épouse. Une interdiction totale du droit à l’avortement «arrivera un jour. Nous n’avons plus d’esclavage dans notre pays, et le jour viendra où nous n’aurons plus d’avortement», a assuré de son côté sa femme, Laura Karlen, tout sourire.

Présidentielle 2024

Face à ces ambitions relayées par plusieurs représentants républicains, le président Joe Biden a promis une nouvelle fois samedi que son administration continuerait de «protéger» la santé des femmes. Il a également appelé «le Congrès à rétablir» le droit constitutionnel à avorter, ce qui a toutefois peu de chances d’aboutir compte tenu de la division des deux chambres entre démocrates et républicains. Le sujet de l’avortement déchire la société américaine et pourrait jouer un rôle central dans l’élection présidentielle américaine à venir.

Selon un récent sondage CBS/YouGov, 63% des Américains se disent contre une interdiction de l’avortement sur tout le territoire américain, réclamée par certaines associations et élus conservateurs. «Le peuple américain ne l’acceptera pas», avait tonné vendredi la vice-présidente à ce propos. Des manifestations et événements étaient organisés samedi à travers le pays, à la fois par des manifestants pro et par des manifestants anti-avortement.

Un grand rassemblement du mouvement évangélique et conservateur «Foi et liberté», qui a fait de l’interdiction de l’avortement l’un de ses principaux combats, doit également se tenir samedi à Washington, auquel doit participer Donald Trump. L’ancien président a estimé récemment que la décision de la Cour suprême était la «volonté de Dieu», mais ne réclame pas de manière tonitruante une interdiction au niveau fédéral.

(AFP)

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