GuatemalaLe tribunal électoral garantit le résultat de la présidentielle
Cette annonce est intervenue vendredi après que le parquet a indiqué considérer comme «nulle» l’élection remportée en août par Bernardo Arévalo en raison d’irrégularités présumées.
«Les résultats sont validés, officiels et inaltérables (…)», les élus «doivent prendre leurs fonctions» en janvier prochain «sinon il y a rupture de l’ordre constitutionnel», a déclaré la présidente du TSE, Blanca Alfaro, lors d’une conférence de presse.
La présidente du TSE répond à la procureure, Leonor Morales, qui avait affirmé que les enquêtes du parquet ont montré qu’il y avait eu «des anomalies dans la rédaction du procès-verbal de clôture du décompte des voix» et que, par conséquent, «les élections du président, du vice-président, des députés (…) sont nulles et non avenues de plein droit».
La réponse du TSE ne s’est pas fait attendre. Elle répond à la demande de l’Organisation des États américains (OEA) qui avait dénoncé une «tentative de coup d’État». Le secrétariat de l’organisation établie à Washington et qui compte 35 États membres avait jugé que «les actes et les déclarations des procureurs constituent une révision de l’ordre constitutionnel du pays, une infraction à l’État de droit, et une violation des droits humains de la population de leur pays».
«Dehors les corrompus»
Les soupçons d’irrégularités constituent, selon les partisans de Bernardo Arévalo, une nouvelle tentative du bureau du procureur dirigé par la procureure générale Consuelo Porras (placée sur une liste d’acteurs corrompus par les États-Unis), d’empêcher l’investiture le 14 janvier du président élu.
Bernardo Arévalo a remporté à la surprise générale la présidentielle sur un programme de lutte contre la corruption. Mi-novembre, le bureau du procureur a effectué une demande de levée d’immunité de Bernardo Arévalo et de sa vice-présidente élue Karin Herrera pour une affaire d’occupation d’université publique de mai 2022 à juin 2023. D’autres manœuvres judiciaires ont permis la suspension de son parti politique.
Les États-Unis, l'Union européenne, l’ONU et l’OEA ont à plusieurs reprises vivement critiqué les actions du ministère public contre le président élu. Le bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme au Guatemala a exprimé son «inquiétude quant aux actions qui semblent destinées à porter atteinte à l’intégrité du processus électoral et à l’État de droit».