MotocyclismeQuand Bagnaia ramasse des cailloux...
A peine relevé d’une cabriole impressionnante, le vice-champion du monde s’est empressé de ramasser une poignée de cailloux pour les ramener à son directeur sportif.
- par
- Jean-Claude Schertenleib
La pluie, le vent par moments violent, il n’en fallait pas plus pour que la première journée d’essais du GP du Portugal soit celle d’un festival de chutes (13 pour la seule première séance d’essais libres en Moto3!). Chutes que n’ont pas évitées quelques-unes de stars de la classe MotoGP, dont le pilote officiel Ducati Francesco «Pecco» Bagnaia. Alors que, dans un premier temps, on a craint une blessure à une de ses mains, on a ensuite vu l’Italien revenir à l’endroit où sa moto s’était arrêtée dans le bac à sable et y ramasser une pleine poignée de cailloux. A son retour à son stand, «Pecco» a remis ces étonnantes pièces à conviction à son team-manager Davide Tardozzi et il entend les présenter lors de la traditionnelle réunion de la commission de sécurité, à laquelle participent généralement tous les pilotes MotoGP. Selon Bagnaia, la taille des graviers utilisés sur les bas-côtés du circuit de l’Algarve est trop importante; corollaire, ces bacs installés à l’extérieur des virages ne ralentissent pas assez les motos et leurs pilotes, lorsque ceux-ci se retrouvent au sol.
Un casse-tête programmé
Si tout se déroule comme les météorologistes portugais le prévoient, à défaut de soleil, la piste devrait être sèche dimanche. Mais pas samedi, pour la troisième séance d’essais libres si importante, puis pour les qualifications qui le sont encore plus. Un véritable casse-tête en perspective pour les pilotes et leurs techniciens, spécialement pour Marc Márquez: «Il est vrai qu’un GP s’est déroulé sur ce circuit il y un peu plus de cinq mois, mais je n’étais pas au départ (diplopie, après un accident à l’entraînement). Nous n’avons donc pas beaucoup de points de référence», explique l’octuple champion du monde.
Silence, on cause...
Le mercato motocycliste ressemble à tous les autres: dès que les fauves (agents de pilotes, conseillers, journalistes, team-managers) sont lâchés, cela peut partir dans tous les sens. Sur les 24 pilotes engagés en MotoGP, quatre seulement ont leur avenir immédiat assuré: Marc Márquez chez Honda, Bagnaia (pour deux ans) chez Ducati, Morbidelli chez Yamaha et Brad Binder chez KTM. Le pion central du mercato, c’est bien sûr le champion en titre Fabio Quartararo, de moins en moins (c’est un euphémisme) heureux chez Yamaha. Deviendra-t-il l’équipier de Márquez? Va-t-il rejoindre Suzuki... où Alex Rins se dit confiant de trouver rapidement un accord de renouvellement, alors que Joan Mir ne serait pas nécessairement contre un changement de couleurs?
Chez Ducati, c’est certainement à l’interne qu’on pourrait s’arranger, peut-être via un échange Miller-Martin, l’Australien retrouvant le team Pramac, l’Espagnol étant du même coup promu «à l’usine» aux côtés de Bagnaia. Tout cela serait très simple... s’il n’y avait pas Enea Bastianini et son si malin manager Carlo Pernat; car c’est bien autour d’eux que beaucoup de choses se passent actuellement. Logique, puisqu’il s’agit du leader du championnat du monde, qu’il est donc en 2022 le premier pilote Ducati!
Supersport: Aegerter en patron
S’il pleut, s’il vente et qu’il fait froid en Algarve, sachez que le beau temps est au rendez-vous du deuxième rendez-vous du mondial SBK (superbike, supersport et supersport 300) à Assen, aux Pays-Bas. Tenant du titre supersport, Dominique Aegerter (Yamaha) a placé la barre très haut dès la première séance d’essais libres en fin de matinée, pour terminer cette première journée avec 205 millièmes d’avance sur le Turc Can Öncü (Kawasaki), 282 sur l’Italien Davide Bulega (Ducati) et 390 sur un autre Italien, Lorenzo Baldassari (une victoire et une deuxième place, comme Aegerter, lors de l’ouverture du championnat, en Aragón).