EspaceAprès avoir «frôlé» la Lune, Orion finit son voyage dans l’océan Pacifique
Riche en enseignements pour la NASA, la mission «Artemis 1» a été bouclée ce dimanche. Après 25 jours dans l’espace, la capsule Orion a amerri au large de la Basse-Californie.
Le vaisseau Orion de la NASA a amerri, dimanche, dans l’océan Pacifique, au terme de la mission «Artemis 1» qui, en un peu plus de 25 jours, s’est rendue autour la Lune, dans le but de préparer le retour des humains à sa surface dans les années qui viennent.
La capsule, qui ne comportait pas d’astronaute à bord pour ce vol test, est rentrée dans l’atmosphère terrestre à une vitesse d’environ 40’000 km/h, devant supporter une chaleur infernale de 2800 degrés – soit la moitié de la température à la surface du Soleil – et a ensuite été ralentie dans sa vertigineuse descente par une série de onze parachutes, selon des images en direct de la NASA, jusqu’à atteindre environ 30 km/h au moment de toucher l’eau. Le vaisseau doit désormais être récupéré et placé à bord d’un navire de la marine américaine, au large de l’île mexicaine de Guadalupe.
L’objectif principal de la mission «Artemis 1» était de tester dans ces conditions le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit (cinq mètres de diamètre).
Un navire de la marine américaine, l’«USS Portland», avait été prépositionné pour les opérations de récupération, auxquelles la NASA s’entraîne depuis des années. Des hélicoptères et des bateaux pneumatiques ont également été déployés. Orion devait d’abord être laissé deux heures dans l’eau, soit bien plus que si des astronautes étaient à bord, afin de collecter des données – notamment sur la chaleur induite à l’intérieur de la capsule.
Entre quatre et six heures
Puis des plongeurs y attacheront des câbles, afin de le remorquer jusqu’à l’intérieur du navire, dont l’arrière sera en partie immergé. L’eau sera ensuite pompée, permettant que la capsule soit lentement déposée sur un support prévu à cet effet. Les opérations devraient prendre entre quatre et six heures à partir du moment de l’amerrissage.
L’«USS Portland» prendra ensuite la route de San Diego, sur la côte ouest américaine, où la capsule sera débarquée.
Le succès de cette mission était crucial pour la NASA, qui a investi des dizaines de milliards de dollars dans le programme américain de retour sur la Lune. Après avoir ramené des humains sur la surface lunaire, son but est de préparer un futur voyage vers Mars. En 2014, un premier test de la capsule avait été réalisé, mais elle n’avait alors pas quitté l’orbite terrestre, et était donc rentrée moins vite dans l’atmosphère (environ 32’000 km/heure).
Données vitales pour la NASA
Au total, le vaisseau a cette fois parcouru plus de 2,2 millions de kilomètres dans l’espace, depuis son décollage, le 16 novembre, lors du baptême de l’air de la nouvelle mégafusée de la NASA, SLS. Orion a survolé la Lune à seulement 130 kilomètres de sa surface, et s’est aventuré jusqu’à plus de 430’000 km de notre planète, soit plus loin que tout vaisseau habitable auparavant.
Récupérer la capsule permettra de recueillir de nombreuses données déterminantes pour les missions suivantes. D’abord en détaillant l’état du vaisseau après son voyage, mais aussi en analysant les enregistrements de capteurs des accélérations et vibrations subies à bord, ou encore les performances d’une veste antiradiation. Certains éléments du vaisseau doivent en outre être réutilisés pour la capsule d’«Artemis 2», déjà bien avancée.
Établir une présence durable sur la Lune
La mission «Artemis 2», prévue pour 2024, emmènera un équipage jusqu’à la Lune, toujours sans y atterrir. La NASA devrait annoncer très prochainement le nom des astronautes choisis. «Artemis 3», officiellement programmée en 2025, atterrira, elle, pour la première fois sur le pôle Sud de la Lune, où se trouve de l’eau sous forme de glace. Seuls douze hommes, tous blancs, ont posé le pied sur la surface lunaire grâce aux missions Apollo – pour la dernière fois en 1972. Le programme Artemis doit cette fois y envoyer la première femme et la première personne de couleur.
Le but de la NASA est d’établir une présence humaine durable sur la Lune, grâce à une base à sa surface et une station spatiale en orbite autour d’elle. Apprendre à vivre sur la Lune doit permettre de tester toutes les technologies nécessaires à un voyage de plusieurs années vers Mars – peut-être à la fin des années 2030.