Dimanche, ce sera le retour à l’heure «normale»

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Tic-tacDimanche, ce sera le retour à l’heure «normale»

Nous gagnerons une heure de sommeil ce week-end, l’Union européenne n‘ayant toujours pas tranché sur l’abolition ou non de cette pratique.

Michel Pralong avec AFP
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Michel Pralong avec AFP
Dimanche à 3 heures, il sera 2 heures.

Dimanche à 3 heures, il sera 2 heures.

Getty Images/iStockphoto

L’heure d’été prendra fin ce dimanche 30 octobre: à 3 heures du matin, il sera 2 heures, donc une heure de sommeil en plus. L’éventuelle abolition du changement d’heure annuel fait actuellement l’objet de discussions politiques, en particulier dans les États voisins. Toutes les décisions n’ont toutefois pas encore été prises, tant sur le plan de l’Union européenne que dans chaque État.

La Suisse suit l’évolution de la situation, écrit l’institut fédéral de métrologie dans un communiqué. «Elle étudiera soigneusement la pertinence d’une éventuelle adaptation de l’heure officielle et son intérêt pour notre pays. Jusqu’à nouvel avis, la réglementation actuelle reste en vigueur».

Retour de l’heure d’été en 2023

On sait que cette éventuelle abolition ne sera pas décidée avant le printemps prochain, donc dimanche 26 mars 2023, nous passerons de nouveau à l’heure d’été. Reste que si l’Union européenne décide de ne garder qu’une seule heure, la Suisse a de grandes chances de suivre le mouvement. Car, aussi bien lors de l’introduction de l’heure d’Europe centrale à la fin du XIXe siècle, que lors de l’introduction du changement d’heure en Suisse dans les années 1980, le Conseil fédéral et le Parlement se sont accordés sur une concordance de l’heure officielle avec celle de nos États voisins. «Cette décision a surtout été motivée par des raisons économiques. Une heure officielle différente de celle de nos voisins ferait de la Suisse un îlot temporel, avec toutes les conséquences que cette différence pourrait entraîner pour les transactions commerciales, les transports, le tourisme et la communication».

Mais pour l’institut de métrologie, nous n’allons pas revenir à l’heure d’hiver, mais à l’heure normale. «En réalité, il n’y a que le temps normal et l’heure d’été. L’heure normale en Suisse est, depuis plus de 125 ans, l’heure d’Europe centrale».

Retardé par le Brexit et le Covid

Heure d’hiver ou heure normale, la question serait réglée avec la suppression de ce changement. La Commission européenne avait proposé en 2018 cette suppression pour 2019. Mais le Parlement européen a voté en mars 2019 un report à 2021 et devait s’accorder avec le Conseil des chefs d’État et de gouvernement sur les modalités.

Depuis, entre Brexit et pandémie mondiale de Covid, la question est restée en suspens. L’une des difficultés est d’inciter les pays à harmoniser leur heure légale (été ou hiver) afin d’éviter d’aboutir à un patchwork de fuseaux horaires.

La France préfère l’heure d’été

En France, une consultation en ligne organisée début 2019 par l’Assemblée nationale avait reçu plus de deux millions de réponses, massivement (83,74%) en faveur de la fin du changement d’heure. Plus de 60% des participants assuraient avoir eu «une expérience négative ou très négative» du changement. Quant à l’heure à laquelle rester toute l’année, c’est celle d’été qui a eu la préférence de 59% d’entre eux.

À l’échelle mondiale, plusieurs pays, comme l’Argentine, la Tunisie, l’Égypte, la Turquie, la Russie ou l’Arménie ont déjà décidé d’abandonner les changements d’heure saisonniers.

Peu d’effet sur la consommation d’énergie

Ce changement d’heure, instauré pour la première fois en 1916 avant d’être abandonné en 1944, a été réintroduit en septembre 1975 en France. Il se voulait provisoire et avait pour but de limiter la consommation d’énergie en plein choc pétrolier. Avec le retour de la question des ressources énergétiques de manière brûlante en raison de la guerre en Ukraine et la multiplication des appels à la sobriété énergétique, le passage à l’heure d’hiver pourrait apparaître salutaire. Mais l’est-il vraiment? Dans les faits, le changement d’heure ne produit qu’un effet minime sur la consommation d’énergie.

Une récente étude britannique affirme même que supprimer le changement d’heure en octobre permettrait d’économiser 400 livres sterling (465 francs) par foyer et par an, car il ferait jour plus longtemps le soir, ce qui réduirait la demande aux heures de pointe.

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