Football: Derrière l’intouchable YB, la Super League n’a jamais été aussi serrée

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FootballDerrière l’intouchable YB, la Super League n’a jamais été aussi serrée

Dans l’élite helvétique, il y a le club bernois devant et tous les autres loin derrière. Neuf points seulement séparent Saint-Gall (2e) de la place de barragiste occupée par Winterthour (10e). Du jamais vu à ce niveau.

Nicolas Jacquier
par
Nicolas Jacquier
David Douline, Yoan Severin (au centre) et Moussa Diallo (ici à l’issue du match contre Sion) semblent se demander ce qui leur arrive. Le résultat, c’est un Servette qui ne gagne plus depuis déjà six rencontres.

David Douline,
Yoan Severin (au centre) et Moussa Diallo (ici à l’issue du match contre Sion) semblent se demander ce qui leur arrive. Le résultat, c’est un Servette qui ne gagne plus depuis déjà six rencontres.

Claudio De Capitani/freshfocus

De l’avis de beaucoup d’observateurs, Young Boys, dans sa version 2022-2023, n’est pas l’équipe la plus flamboyante qui soit. Celui lui suffit pourtant largement pour régner sans partage sur le championnat. Alors que le club bernois comptait déjà 10 points d’avance sur son dauphin (Servette) à la pause, il a porté son avance à 14 unités sur son plus proche concurrent.

Plus que jamais en Super League, il y a Young Boys d’un côté et tous les autres de l’autre.. Au moment où le club de la capitale s’apprête à retrouver dans quelques semaines une couronne de champion que Zurich lui avait dérobée le printemps dernier, l’intérêt va se situer prioritairement dans la lutte pour l’Europe, pas loin de ressembler à la lutte pour éviter la place de barragiste désormais occupée par Winterthour. Tant la concentration d’équipes est extrême derrière l’échappé YB; cela est tellement vrai que seulement neuf unités séparent le FC Saint-Gall de la place de cancre.

Neuf équipes réunies en neuf points, c’est du jamais vu à ce moment-là de la saison. À éplucher les statistiques depuis 2010, on s’aperçoit que la moyenne se situe plutôt habituellement à une vingtaine de points. Le «record» appartient à Lausanne, une lanterne rouge vaudoise dont le retard sur YB (alors 2e) se montait à… 27 points en février 2014.

Ce regroupement général confirme si besoin est le nivellement par le bas dont souffre la Super League helvétique. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer.

Personne ne se profile pour occuper durablement une place de dauphin qui semblait pourtant tendre les bras à Servette. Or les «grenat», en crise de confiance prolongée, n’ont plus gagné depuis désormais six matches, leur dernière victoire remontant au 20 octobre dernier (3-2 contre GC à Zurich). Entretenu sciemment par la direction, le flou au sujet de l’avenir d’Alain Geiger sur le banc servettien - le cas du coach serait déjà réglé selon plusieurs bruits de couloir - ne contribue pas à ramener un indispensable climat de sérénité…

Si le Young Boys estampillé Raphaël Wicky peut aussi tranquillement dérouler, c’est aussi en raison de l’absence de concurrence digne de ce nom. La faute à un FC Bâle absolument inoffensif, ne jouant plus les terreurs d’antan. Rentré dans le rang, le club rhénan, en recul de deux rangs depuis la reprise, ne compte plus que trois points d’avance sur la dernière place. Une situation jugée suffisamment périlleuse pour coûter sa place à Alex Frei, lequel n’a pas survécu à la défaite de ce week-end contre GC à Zurich, avec un but assassin tombé à la… 94e (1-0). Samedi soir contre Sion, c’est le directeur sportif (et ancien entraîneur…) Heiko Vogel, nommé ad interim, qui dirigera Bâle dans ce choc de deux équipes en crise.

Si tout est aussi serré, c’est également parce que personne n’est définitivement largué. Généralement, il y avait toujours une équipe décramponnée à ce moment-là de la saison. Ce n’est pas le cas de cet étonnant Winterthour qui continue de faire ses points, surtout à domicile. Alors que l’on ne donnait pas cher des chances de maintien des Lions de la Schützenwiese, ceux-ci n’ont toujours pas abdiqué.

À considérer le classement actuel, neuf équipes peuvent encore théoriquement prétendre à l’Europe. Mais ces neuf mêmes équipes sont tout autant concernées par la lutte pour éviter la place de barragiste. Certaines plus d’autres.

Les prochaines journées n’en seront que plus passionnantes à suivre.

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