Irlande du Nord: Une enquête sur un attentat meurtrier de 1998

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Irlande du NordLondres ouvre une enquête sur un attentat meurtrier de 1998

Avec 29 morts et 220 blessés, il y a près de 25 ans, l’attentat d’Omagh présente le plus terrible bilan du conflit qui a secoué l’Irlande du Nord. Les investigations commenceront «le plus vite possible».

L’enquête indépendante sera chargée de déterminer si l’attentat d’Omagh aurait pu être empêché.

L’enquête indépendante sera chargée de déterminer si l’attentat d’Omagh aurait pu être empêché.

AFP

Le gouvernement britannique a annoncé, jeudi, l’ouverture d’une enquête publique indépendante sur l’attentat d’Omagh, le plus meurtrier du conflit nord-irlandais, avec 29 morts en 1998, pour déterminer s’il aurait pu être empêché. L’enquête débutera «aussi vite que possible» et aura les pouvoirs légaux de mener des témoignages et d’obtenir des documents, a déclaré le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, Chris Heaton-Harris, en annonçant la décision du gouvernement devant le Parlement.

L’ouverture de cette enquête suit les préconisations de la justice nord-irlandaise, après que le juge Mark Horner, de la Haute Cour de Belfast, a jugé, en 2021, «plausibles» des affirmations selon lesquelles «il y avait une réelle possibilité d’éviter» cet attentat. En plus des 29 décès, 220 personnes avaient été blessées dans l’explosion d’une voiture piégée, le 15 août 1998, dans une petite rue commerçante de cette ville de l’est de la province britannique.

Procédure intentée par le père d’une victime

Parmi les victimes figuraient des catholiques comme des protestants, une femme enceinte et de nombreux jeunes, dont deux touristes espagnols. L’attentat, revendiqué par un groupuscule dissident de l’IRA, avait été perpétré quatre mois après la signature de l’accord de paix du Vendredi-Saint, dont le 25e anniversaire sera célébré le 10 avril.

La Haute Cour de Belfast s’était prononcée dans le cadre d’une procédure intentée par le père d’une des victimes, Michael Gallagher, contre le gouvernement britannique, en raison de son refus d’ordonner une enquête publique sur les circonstances de l’attentat. Évoquant «les horribles atrocités terroristes», Chris Heaton-Harris a remercié «les victimes et les survivants, tous ceux qui ont été affectés par l’attentat d’Omagh pour leur patience» durant le temps de l’examen, par le gouvernement, du jugement de la Haute Cour de Belfast.

Pression sur Dublin

Cette enquête lancée par Londres va mettre la pression sur le gouvernement irlandais pour qu’il lance sa propre procédure. Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin, a salué la décision britannique et affirme «attendre désormais de plus amples détails du gouvernement britannique» avant «de consulter ses collègues du gouvernement, en particulier le ministre de la Justice, sur les prochaines étapes».

Les affrontements entre républicains (surtout catholiques), unionistes (en majorité protestants) et forces de sécurité britanniques ont fait 3500 morts durant les trois décennies des Troubles en Irlande du Nord. Les perspectives d’enquêtes et de poursuites sur ces violences ont été chargées d’une portée politique. Le gouvernement britannique est notamment critiqué pour l’idée d’une loi qui mettrait fin aux poursuites de part et d’autre.

(AFP)

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